Clint Eastwood nous émeut en toute simplicité...

Il est toujours impressionnant d’observer avec quelle aisance un monstre sacré du cinéma peut endosser la charge de réalisateur, et celle de personnage principal ; c’est ainsi que 4 ans après le célèbre Million Dollar Baby, Clint Eastwood rempile avec un autre succès venant garnir sa fabuleuse filmographie : Gran Torino.

Ici le principal mérite du film est de parvenir à rendre un scénario faisant fi d’éléments extraordinaires en une formidable histoire aux tendances dramatiques ; on nous sert donc de la tranche-de-vie particulière et au bout du compte passionnante, car le personnage principal, un certain Walt Kowalski, n’est pas loin de porter à lui tout seul ce long-métrage.

Ancien soldat récemment devenu veuf, l’intrigue va alors s’attacher à décrire l’univers de ce protagoniste en tout points atypique, arborant un caractère foutrement borné et acariâtre, pétri de préjugés raciaux du fait de son passif de militaire et des mutations ayant connus son petit monde (l’immigration).

Si l’on ne reviendra pas sur la qualité de la réalisation avec sa mise en scène excellente (malgré des faux-raccords anodins), ainsi qu'un fil directeur maintenant sans mal l’intérêt du spectateur, il est à souligner que l’évolution que va connaitre le personnage de Walt se révèle être la facette la plus enthousiasmante de Gran Torino.

Pour ce faire on peut notamment compter sur la qualité sans faille de l’interprétation de Clint Eastwood, tandis que l’intrigue sait ne pas brusquer les choses concernant le rôle de ce dernier, tout en apportant des éléments tangibles et convaincant.

On saluera donc les personnages campés par Bee Vang et Ahney Her, tout deux on ne peut plus crédibles, ainsi que l’ensemble du reste de la galerie, même pour le Père Janovich (parfois un peu redondant).

Au final bien que l’on puisse regretter que la situation entre Walt et sa famille ne soit pas plus approfondie (juste ce qu’il faut), Gran Torino parvient à se conclure d’une manière plus ou moins inattendue, laissant entrevoir une conclusion d’apparence tragique, mais pas tant que cela en réalité… car tout est la finalité d’une succession d'événements concrets, dont la fameuse confession de Walt Kowalski fait partie.

En bref Clint Eastwood prouve à nouveau sa qualité de réalisateur performant et de comédien hors-norme, avec une histoire qui ne manquera pas de vous bouleverser, de par son protagoniste principal inoubliable et l’histoire unique qui nous est contée. Culte, ni plus ni moins.