Un départ contrarié
Arf, pas évident d'avoir un avis tranché sur ce « Grand Départ ». D'un côté, le scénario se tient plutôt pas mal, le réalisateur prenant soin de personnages principaux auxquels on parvient...
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le 15 juil. 2020
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Ultra-moderne solitude.Romain,cadre supérieur trentenaire,est obsédé par sa carrière professionnelle, néglige sa famille,ses amis,vit seul et ne s'autorise pas d'histoire d'amour.Cet ordonnancement spartiate est troublé quand son père est atteint de démence sénile et qu'il décide de s'en occuper."Grand départ" est le premier film de Nicolas Mercier et,vu le résultat,on n'est pas pressé de voir les prochains.Le réalisateur-scénariste-dialoguiste s'est fait connaître en étant un des auteurs de la série "Dix pour cent".D'ailleurs,le producteur du film est l'agent Dominique Besnehard,qui a eu l'idée originale de la série et l'a produite.L'oeuvre se base sur des thèmes très intéressants gâchés par une réalisation sans rythme,extrêmement lente,et un script qui tourne vite en rond et accumule les scènes répétitives.Dommage car les sujets évoqués avaient du potentiel.On parle ici du blues du jeune adulte urbain enfoncé dans le boulot jusqu'au burn out,des rapports familiaux compliqués et dysfonctionnels,de l'hérédité,de la maladie et de la vieillesse.Romain se tue à la tâche,décompresse sauvagement de temps à autre en se perdant dans les fêtes,l'alcool,la provocation.Il souffre depuis toujours d'être mal-aimé de son père,qui lui préfère son frère Luc de manière tout-à-fait illogique.Tout dans le parcours de Romain est de nature à satisfaire son paternel,dont il quête encore l'approbation.Il est le bon élève,le garçon sérieux et brillant,celui qui fait une belle carrière et gagne beaucoup d'argent,celui aussi qui est susceptible de donner à Georges des petits-enfants.Luc,c'est tout le contraire.Scénariste raté,dépressif et homosexuel,il traverse l'existence de manière désinvolte et irresponsable.C'est pourtant lui qui,étrangement,a la préférence du père.Quand Georges devient malade et dépendant,Romain tente de se rapprocher de lui en lui consacrant du temps.En pure perte car la seule fois où le papa lui fera un compliment,c'est à un moment où il le confondra avec son frère.On peut du reste trouver stupide l'insistance du garçon tant il est évident que son géniteur ne s'intéresse pas à lui.Et il persistera à se mettre dans les traces de son père,consciemment ou non, puisque après la mort de celui-ci il se mariera et aura deux garçons,comme papa.Autre volet du scénario,le sort réservé aux anciens dans nos sociétés humanistes avancées.Quand ils perdent leur autonomie,ils sont condamnés à échouer dans des maisons de retraite plus ou moins médicalisées et plus ou moins luxueuses selon les ressources des familles,ce qui peut aller de la résidence huppée au mouroir sordide.Une nouvelle réflexion s'offre alors à nous quant à la vanité de la vie.On travaille la majeure partie du temps,puis on est mis au rencart quand on faiblit,ensuite on est atteint par la maladie et parqué avec d'autres vieux jusqu'à ce qu'on finisse par mourir.Tout ça pour ça.Ces éléments ne sont hélas pas traités en profondeur et on reste à la surface des choses.Heureusement,de l'humour est parfois distillé,notamment à travers les actes et les paroles d'un Georges complètement à l'ouest.Le trio de comédiens est parfait.Pio Marmaï ,compact et muré dans son obstination,porte solidement le film.Jérémie Elkaïm,qui venait de triompher dans le très personnel "La guerre est déclarée" qu'il avait joué et coécrit avec son ex compagne Valérie Donzelli,montre beaucoup de classe en dilettante moins cynique qu'il ne veut le paraître.Eddy Mitchell donne une grande performance en vieux qui perd la boule.Les femmes sont moins présentes mais Charlotte de Turckheim est très bien en patronne d'EHPAD de luxe,tandis que Zoé Félix,toujours très belle,et Gaëlle Bona,la fliquette de la série "Mongeville",font quelques agréables apparitions.
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le 5 juil. 2020
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