Grand Tour de Miguel Gomes est un film déroutant de prime abord. Sans doute par sa forme, et plus encore de par sa genèse. En effet, le cinéaste portugais a connu de grandes difficultés dans l'élaboration de son projet. Initialement il avait prévu de le tourner en décors naturels mais l'épidémie de Covid-19 a fortement perturbé ses plans, l'obligeant à improviser et repenser sa façon de travailler. La partie principale du film qui suit les péripéties et pérégrinations sentimentales d'Edward et de sa fiancée Molly au siècle dernier, a donc était entièrement tournée en studio. À celles-ci, ce sont ensuite greffées d'autre scènes se déroulant dans le présent et filmées par une équipe qui a pu se rendre sur place. C'est donc cela la grande force du film, inventer, réinventer le langage de la fiction. Tel un illusionniste, Gomes nous propose un grand voyage vers l'Asie. Imparfait, ludique, exigeant mais fascinant. En voyant Grand Tour et comme le montre l'extraordinaire scène finale, on se dit que le cinéma n'est pas près de mourir.
♪ Somewhere beyond the sea ♪