Je m’attends à deux sensations possibles suite au visionnage d’un film qui me plait.
La première, c’est celle liée à l’accomplissement, la satisfaction intellectuelle, le sentiment de ressortir grandit grâce à ce que je viens de voir. Le genre de film dont il est aisé d’en parler, de ressentir de la fierté de l’avoir vu, de revendiquer avec un prosélytisme non dissimulé la sensation grisante que l’oeuvre nous a procuré. Ce sont ces oeuvres qui nous marquent, mais aussi qui vont parfois forger notre personnalité. Ce plaisir lié à la réflexion est encore plus grand à long terme car rationalisé. Je sors de la salle interloqué puis je réfléchis, des heures, des jours, des années parfois avant d’arriver à la conclusion que ce que j’avais vu touchait directement au vrai, à l’art, au talent...
Puis, le cinéma procure parfois une sensation totalement opposé au plaisir de l’intellect. C’est l'expérience sensorielle. Difficile d’en parler là par contre, c’est tout de même un sentiment beaucoup plus bâtard, simplet de prime abord, que celui qui fait appel à la raison. Bien sûr, cela ne signifie pas que l’ensemble ne fait pas parti d’une certaine réflexion, mais ce n’est pas l’intérêt principal simplement. Pour moi, même si Grave ne fait clairement pas dans le sensationnalisme exacerbé et la provocation, il est clairement dans la seconde catégorie et il y rentre avec brio. Que ce soit lors de la longue contextualisation ou lors de la seconde partie, c’était vraiment captivant ! Je ne songe pas revoir le film un jour mais je n’aurais jamais pensé un jour envisager sérieusement de quitter la salle d’un film que j’appréciais beaucoup. Il paraît que deux personnes se sont évanouies lors de la première, pas étonnant en fin de compte.
Il parait qu’il y a une histoire de féminisme revendiquée derrière (honnêtement ce n’est qu’une petite histoire de poils), mais je ne pense pas qu’il y ait là un réel intérêt. Là aussi, j’avais peur d’un film prônant le « véganisme » (et le court métrage, un rien choquant, dont j’ai oublié le nom, montrant un mouton mangeant d’autres moutons, passé juste avant indiquait cela aussi), il n’en est rien. Finalement, j’ai été happé lors du visionnage puis dégouté, mais j’étais ravi de l’être.