Grave et Julia Ducournau vient souffler un grand coup sur le film de genre français, et y'en avait de la poussière! Avis aux fana d'hémoglobine et de cervelles qui souhaite se jeter sur le film comme sur un "Cannibal Holocaust": Vous allez être surpris, voir déçu. Car le cannibalisme de ce film n'est pas la finalité et c'est en ça qu'il marque, qu'il perturbe.
La réalisatrice (une femme, c'est important à dire) choisit de dessiner le portrait d'une jeunesse enragée dans les couloirs d'une école vétérinaire. Bizutage, soirées, cocaïne, alcool... Sans indication scénaristique, on a l'impression que le film va nous raconter simplement ce passage obligé, à travers une jeune fille, élève modèle et végétarienne, qui se confronte à ce monde nouveau pour elle. Et le scénario prend un virage à la première bouchée de viande. Comme un instinct animal qui se réveil dans ce "presque" huis-clos vétérinaire, c'est bestial. L'animal en chacun sort au grand jour dans l'obscurité des couloirs et des salles de cours.
En quoi c'est une réussite? Jamais le soucis de vouloir en faire trop, Julia Ducournau vise juste. Ce qu'il faut de gore dans une ambiance dérangeante et nous voilà perturbé. On nous parle de jeunesse, d'amour, de pulsions et de plaisir, un mélange subtil enveloppé dans une superbe mise en scène. La performance de la jeune Garance Mariller permet de suivre l'évolution de cette jeune étudiante qui s'abandonne totalement au monde qui lui fait face.
Un véritable petit bonheur de réalisation française (et belge), avec ses pointes de gore et ses pointes d'humour bien placé. Un vrai régal!