(...) Les deux films à retenir de cette compétition sont le français Grave de Julia Ducournau et l’Irlando-britannique I Am Not a Serial Killer de Billy O’Brien. Dans le premier, la réalisatrice nous propose une vision non édulcorée et réaliste d’une jeunesse qui change et se confronte à un monde adulte qu’elle a du mal à comprendre, ou qu’elle ne veut pas comprendre. Récit initiatique à grand renfort de cannibalisme, la protagoniste évolue dans un milieu qui a l’air trop grand pour elle, trop de couloir et d’espace, le premier animal auquel elle est confrontée est trop grand également, le dernier refuge étant ce cocon confortable entre l’adolescence débridée des sous-sols technoïdés et l’enfant qui se recroqueville sous sa couette pour fuir les monstres qui se cachent sous le lit. La mise en scène, sobre, est sublimé par une photographie invisible qui évite les effets, pas de ralenti lors des scènes de danses et autres séquences toute droit sorti d’un film de Xavier Dolan (je n’ai absolument rien contre ce dernier par ailleurs). Un premier long-métrage qui annonce un futur brillant pour Julia Ducournau et la sublime Garance Marillier. Ce film a gagné l’œil d’or décerné par le public et le prix Ciné+ frisson. (...)
Tiré du journal du festival du PIFFF 2016 : http://mauvaisgarconsetfilmsdegenres.fr/pifff-2016-review/