La semaine dernière, je me suis rendu au Kinepolis afin d’assister à ce film qui fait tant parler : GRAVE, premier long-métrage de Julia Ducournau. Premier coup de gueule : je suis outré de voir à quel point ce film est mal distribué alors que dans les cinémas les plus proches on a toujours « Raid Dingue »… Bref, passons. Voici le synopsis de « Grave » :
« Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature. »
« Grave » est la claque de l’année pour le moment. Premièrement, le travail de réalisation de Ducournau est assez incroyable. Les fabuleux plans séquences nous rappellent que ce qui est primordial dans un film est la vision du metteur en scène. Car, si certaines scènes sont difficiles à regarder par son réalisme incroyable, il y’a une certaine poésie derrière ce « Grave » comme si le rapport que Justine a avec le corps et la chair est compréhensible.
Tout est esthétique, rien n’est effleuré, tout est abouti, on reste concentré sur la thématique centrale du cannibalisme sans se perdre dans d’autres sujets. Le film est d’une subtilité incroyable, on n’entre pas dans un voyeurisme morbide où le but n’est que de voir du gore, mais les hors-champ ne donnent que de la puissance à la consistance du propos. Julia Ducournau parvient à mélanger le film d’horreur avec la comédie noire en passant par l’érotique et le teen movie. Un mélange des genres très bien réussi où aucun genre ne prend réellement l’ascendant sur un autre.
Je tiens également à féliciter la performance de Garance Marillier que j’ai trouvé assez incroyable dans le rôle. Un rôle qui me rappelle les rôles dérangeants d’Isabelle Huppert (je lui souhaite la même carrière). Tout est dosé, elle trouve le ton et le regard qu’il faut à chaque séquence, c’est incroyablement juste.
Pour conclure, « Grave » est une claque monumentale qui mêle dégoût et poésie, qui mêle écoeurement et fascination dans des scènes d’un réalisme froid. Un film monstrueusement poétique qui aura le mérite de révéler Ducournau comme metteur en scène et Garance Marillier comme une actrice au jeu impeccable.