(juillet 2019: Micro Critique flash à chaud rédigée en 2018 et jamais publiée jusqu'ici. Ouais, j'en ai quelques-unes en stock jamais sorties, le titre de cette dernière m'a fait rire en retombant dessus, donc je la ressors des archives!)
De bonnes idées et une réalisation plutôt esthétique pour un genre pas assez représenté dans la sphère FR, mais toutefois pas non plus exempt de défauts:
un rythme assez lent (le financement à la française impose rapidement ses limites, on étire du vide pour, officiellement, soigner l'ambiance glauque et oppressante de l'oeuvre, officieusement, pour tenir + longtemps sans claquer trop de thune ... Au final, raconter le film à un pote ne prendra pas bien longtemps... Un pitch de l'histoire, puis une ou deux scènes à décrire en détails...)
des thématiques distillées avec de gros sabots et faussement subtiles.
-La gamine fille de médecin couvée par papa et maman qui arrive en école vétérinaire perd sa peau de jeune fille pour muer, tel un serpent, en femme fatale (au 1er sens du terme puis progressivement dans tous les sens) lorsqu'elle découvre la liberté (sous toutes ses formes) pour finir par vriller
-Les diverses dépendances filmées de façon bien appuyées (sexe, tabac, alcool...)
- des comportements pas toujours cohérents
la grande soeur qui protège sa cadette, puis qui la jette en pâture sur internet? Pourquoi?
Que fait la petite soeur dans le lit du gay à la fin?
Pourquoi ne s'est-elle pas réveillée quand sa soeur l'a bouffé?
Pourquoi a-t-il ce teint si suave s'il s'est vidé de son sang toute la nuit, à part pour servir le "twist"?
Le cannibalisme au sein de cette famille serait donc une maladie dormante? Une sorte de gène qui se réveille dès la première bouchée de steak haché? Les maladies proches de la vache folle liées au cannibalisme observées chez les tribus indigènes qui le pratiquent (des cerveaux comme des gruyères, ayant pour conséquence des spasmes incontrôlables chez le consommateur), on en parle?
- et une fin assez prévisible...
dès les premières minutes, le caca nerveux de la mère qui découvre un morceau de saucisse dans la purée de sa fille m'a fait tilter. C'était trop hardcore pour n'être qu'une simple critique de l'extrémisme vegan.
Bref, ça reste tout de même intéressant, doublement pour un premier film de jeune réalisatrice, encourageons le cinéma FR quand il tente des choses (on n'attendait pas un tel financement de la part de la meuf d'un président de la République), et puis l'OST que l'on n'entend pas très souvent est assez efficace. Les orgues sortent au bon moment pour vous couper le souffle.
La scène du doigt est extrêmement percutante. le côté intimiste d'une réalisation FR accentuant encore + le malaise, cette sensation de vertige au bord d'un précipice. Ça n'aurait clairement pas eu le même impact dans une production US, même pour un Rated R.
[Ndlr : Au début, à chaud, j'avais mis 6/10, et après quelques semaines de maturation, je l'avais rapidement monté à 7/10, la scène dans le Spoiler juste au-dessus justifiant à elle seule cette note]