Mon dieu que c'est mauvais!
Dire qu'il y a 50 ans sortaient "Délivrance","Duel", "Zombies", "Les dents de la mer" ou encore "Orange mécanique" au pays du Hamburger, et chez nous? En 2017, nous avons "Grave"...
Malgré les critiques élogieuses des internautes, qui suivent elles-mêmes bêtement celles de Télérama, Arte ou autres médias pour bobos pseudos "intellos", ce film témoigne du fait que le cinéma de genre français est toujours à des années lumière de celui des Américains et qu'il en a pleinement conscience.
En effet, "Grave" présentent tous les stigmates d'une réalisation complexée tentant péniblement de compenser un manque d'inventivité et une absence de propos évidente par une surenchère de scènes (dégueulasses) censées instaurer une sensation de malaise chez le spectateur.
Ce film, ancré soi-disant dans un contexte "réaliste" comme certains se complaisent à l'affirmer (je ne relève plus les incohérences tant elles sont nombreuses), est uniquement destiné à choquer le spectateur en s'affranchissant de tout message et de toute réflexion intelligente.
Le bizutage des étudiants de l'école vétérinaire est totalement surréaliste (ceux qui vous diront le contraire n'ont jamais fait d'études), les sœurs provoquent des accidents en se jetant sur la route sans être inquiétées (il n'y a pas de police dans cette région française, seulement des étudiants...), la justification du "cannibalisme" des protagonistes est finalement d'ordre génétique (facile, ça dispense d'explications et de réflexion) et pour le reste... tout est réellement à gerber!
Ainsi vous aurez droit à des fesses grasses d'étudiantes qui se trémoussent, à des filles qui vomissent leurs cheveux ou du sang, qui bouffent des doigts et des cuisses, qui se mordent, s'embrassent, se frottent, pissent debout, s'enduisent de peinture, enfonce leur bras dans le cul d'une vache, ouvrent des chiens en deux (c'est des vétos, c'est normal...) et j'en passe.
La réalisation, vulgaire et voyeuriste (la caméra s'attarde lourdement sur tous ces détails "croustillants") se dispense ainsi de toute subtilité et inventivité mais aussi et également d'une interprétation à la hauteur.
Seule la jeune actrice principale s'en sort honorablement, le copain homo et la sœur ayant tendance à surjouer en récitant leur (pauvre) texte, les parents faisant preuve quant à eux d'une mollesse consternante (on a l'habitude avec Laurent Lucas, nous avons déjà pu apprécier son jeu d'acteur léthargique dans "Calvaire" ou "Harry un ami qui vous veut du bien"...)
Les éloges de la presse et les récompenses "festivalières", sans évoquer les commentaires besogneux des internautes, n'ont en ce sens aucune valeur et le fait que cette "chose" ait été primée montre bien où en est le cinéma de genre français aujourd'hui.
Les spectateurs actuels, que je qualifierai de "public de l'an 2000", n'ont par ailleurs pas compris que l'encensement de ce genre de film par les médias français était en réalité de l'auto-promotion, dans la mesure où Canal+, Le Nouvel Obs, les Inrock, Pathé, Jambon et Saucisson financent eux-mêmes ce type de production. Il est donc évident que le film soit récompensé et bénéficie de critiques élogieuses, mais cela ne veut en aucun cas dire qu'il est bon...
Pour un spectateur averti non formaté par internet et par la publicité mensongère, "Grave" constituera donc une véritable perte de temps, pour ne pas dire une insulte à sa sensibilité et à son intelligence.