Avant d'aller pioncer hier soir et après avoir fouillé un peu sur SC et mes différentes boards, je me résous à regarder Grave Encounters, en me disant que ça allait être cheap mais trop moche non plus. Et bien en fait, c'était plutôt une bonne surprise.
Alors ouais c'est encore un film à petit budget filmé caméra à l'épaule (ou au sol, ou encore à la main quand le type il doit courir) dans le genre REC/Blairwitch, mais ici il y a plus de variations : il y a non pas une mais DEUX caméras (Woa), et il y a pas mal de plans fixes issus des mini-caméras que l'équipe de télé-réalité a planquées un peu partout dans l'hôpital. Tout cela ajoute un peu de dynamisme à la mise en scène, et c'est pas plus mal parce que resté scotché sur le même point de vue pendant 1h30, boaf quoi...
D'une manière générale, le film commence de manière convenue : les mecs débarquent dans le bled où se trouve l'hôpital psychiatrique abandonné (OU PAS lol), ils installent leur matoss, interviewent le voisinage, ça joue au foot américain en attendant la nuit (le black plaque le blanc of course), bref...
Là où ça devient vraiment bien, c'est quand ils prennent conscience que des choses pas vraiment normales se passent dans l'hôpital (et même un peu avant). C'est hyper suggestif, très bien mis en scène, on sent vraiment le côté malsain de l'hosto, on a l'impression d'être avec eux dans ces foutus couloirs lugubres dégueulasses. A partir d'un bête son ou d'un reflet d'ombre, on se met direct en mode parano : il y a donc un côté immersif très réussi dans la première heure du film (je dis une heure pour faire large, c'est un peu moins).
(Spoiler)
La grosse erreur du film, c'est de sortir du suggestif pour montrer des fantômes apparents qui ressemblent plus à des monstres venus d'une autre dimension qu'à de véritables esprits malfaisants. La première mort (Houston, le type qui soit disant communique avec les esprits) est vraiment le passage le plus raté du film. Jusqu'à ce moment là, on nage dans l'imaginaire, dans le non rationnel (le temps et l'espace non figés : excellente idée), on sait trop pas ce qu'on va voir, ce qui les attende, on est vraiment aussi largués que les protagonistes. Et c'est justement cette situation qui fait que le film est très réussi jusque là, cette impression d'être largué. Puis vient donc la mort de Houston, agrippé, secoué, puis explosé (?) par un spectre invisible alors qu'il avait perdu la trace de ses potes dans les couloirs. A ce moment là, une bonne partie du soufflé retombe : les fantômes sont matérialisés (pas encore là mais clairement par après), ils sont méchants, ils peuvent tuer, on sait ce qui les attend, ... Et là ça devient un survival assez classique.
Bon j'exagère un peu, la suite n'est pas si mauvaise, loin de là, mais ça retombe vraiment d'un cran voir deux avant d'aborder le sprint final, et c'est vraiment dommage. D'ailleurs la scène finale qui pompe allègrement sur une scène de "La maison de l'horreur", c'est aussi assez dommageable...
(/Spoiler)
En résumé, ça reste un bon petit film d'horreur, avec quelques bonnes idées et quand même pas mal de frissons. Il mérite 6, mais je met 7 parce que c'était une bonne surprise et qu'il m'a particulièrement bien foutu les jetons (j'ai mis Bob Dylan pour dormir après, mais bon je suis parfois un peu sensible :p)