L'espace, vous savez ce grand vide avec pleins de petites étoiles toutes belles. Eh bien Cuarón en a fait un endroit de supplice pour le personnage de Ryan Stone interprété par Sandra Bullock . Le film commence avec de superbes images et avec une situation toute simple : trois astronautes réparent une navette. Sauf que des débris d'un satellite inutilisé vont venir chambouler tout ce petit monde. Le personnage de Ryan Stone va être expulsé loin de cette navette. Et de là part une histoire angoissante. Comment ce personnage va s'en sortir ?

Au delà de son histoire intéressante, Cuarón réussit à réaliser des plans spectaculaires (le premier plan séquence de plus de 5 minutes le démontre). Et des plans séquences, il sait en faire. On s'en souvient notamment dans Les fils de l'homme (le plan séquence dans la voiture par exemple). Il le dit lui même : "nous essayons au maximum de travailler en plan continu afin de créer une interaction entre l'image, les conflits intérieurs des personnages et l'environnement dans lequel ils évoluent", et il a bien raison.

Mais là où Cuarón fait fort, c'est de retranscrire avec précision les ressentis éprouvés par Ryan Stone. On est à sa place, et c'est ça qui est génial. On n'est pas simple spectateur, on vit la situation. On est dans l'espace. Rare sont les films qui ont su réaliser cela. Et ce qui fait qu'on y croit, c'est l'approche réaliste mise en place. On peut penser à Apollo 13 de Ron Howard, ce projet de la NASA qui était d'aller sur la lune, mais que les évènements ne tournent pas comme prévus. Il y a bien sûr de ça. Mais il y aussi un peu de 2001 Odyssée de l'espace de Kubrick. Notamment dans cet art de la contemplation. Dans Gravity, Cuarón nous offre des images à couper le souffle. Les levés et couchés de soleil par exemple. La 3D accentue cette beauté. Bullock et Clooney ont fait un travail remarquable en tant qu'acteur. Ils forment un beau tandem.

Mais il y a aussi la musique. Elle ne vient que quant il le faut. Pas d'excès. Elle est au service de la narration. Elle vient magnifier les images.

Bref, il s'agit ici d'un chef d’œuvre, qui est contemplatif et angoissant ainsi que vertigineux et beau, signé Alfonso Cuarón (merci au fiston pour le scénario).
AnaelMarquisWas
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le 23 oct. 2013

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AnaelMarquisWas

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