On traverse les époques au fil des pas de danse

Le film démarre sur l'arrivée de femmes qui se font belles, se coiffent et se regardent dans un miroir, au fond d'une salle. Elles viennent, par la suite, s'assoir autour de tables, près d'un carré de parquet au centre de la salle, qui sera le lieu de danse. Elles attendent. Quelques instants plus tard, des hommes arrivent à leur tour, et suivent le même schéma que les femmes. Sauf qu'ils vont se poser près du bar. De là, les regards vont se croiser ou s'esquiver. Certains tentent de s'avancer et d'aller chercher une personne avec qui danser. Puis, chacun essaie de trouver son cavalier ou sa cavalière. Ces individus, après un certain temps, se mettent à danser sous les boules discos. Puis, à travers une fumée blanche, provenant du bar, nous faisons un bond en arrière, nous arrivons dans les années 30...


Une salle de bal qui traverse les époques. Un concept très original qui marche à merveille. Du front populaire à mai 68, en passant par la Seconde Guerre Mondiale, le film a choisi de rester dans cette salle de bal pendant toute sa durée. C'est un huis clos. Ces époques sont reconnus grâce aux bruitages, musiques, styles vestimentaires, actions, couleur de la pellicule... Ce qui est très fort. Mais là où le film est encore plus fort, c'est qu'il est muet. Aucun de ces individus n'émet de sons. Tout se fait par les gestes et les regards. Juste avec cela, Ettore Scola arrive à créer des personnages aux caractères caricaturés, mais attachants. Des sentiments de désir, de pouvoir, de haine, de rejet, d'amour et bien sûr de danse constituent une partie de l'histoire de ce lieu. Car ce qui lie chacun de ces hommes et de ces femmes, c'est cette salle de bal. Ils vont y trouver en elle un refuge, un lieu où se défouler, un lieu de sûreté.


Une belle réalisation qui nous offre de beaux moments de cinéma. On traverse les époques au fil des pas de danse. De Edith Piaf à Elvis Presley, du Tango au swing, de la première minute à la dernière, drôle et émouvant, Le Bal nous donne la simple envie de rester, juste un peu plus, avec tous ces personnages attachants.

AnaelMarquisWas
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le 5 janv. 2014

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