Allo Houston, attention Sandra Bullock enlève le haut et le bas !

Que vous ayez, comme nous, grandi la tête dans les étoiles en suivant des yeux les programmes Apollo ou bien que vous soyez de la dernière génération qui ressent des fourmillements pour le tourisme spatial à la Branson : courez voir Gravity qui vous vaccinera définitivement contre toute velléité d'aller vérifier dans les étoiles si la terre est vraiment bleue.
On rejoint donc les critiques unanimes (dépêchez vous de voir le film avant que son méga buzz médiatique ne vous écœure) : avec ce film au succès aussi colossal qu’inattendu, le réalisateur mexicain (jusqu'ici inconnu de nos services) Alfonso Cuaròn a touché le jackpot.
NB : on vous ménage le suspense et on ne vous dévoile rien des (quelques rares) évènements du scénario, quitte à ne pas dire tout ce qu'on aurait envie de dire sur cette histoire ...
Le début (rapide) est plutôt classique : Sandra Bullock et George Clooney sont sortis de leur navette pour réparer le télescope Hubble.
De bien belles images mon cher Neil.
Et puis très vite ça se gâte : une ruée de débris déboule à vive allure et Sandra se retrouve en vol plané dans l'espace ... Et les débris furieux qui tournent en rond repassent toutes les 90 minutes.
Stress total, nausée, tête à l'envers, zéro gravité et apesanteur ... c'est parti pour plus d'une heure de secousses. Mickey peut ranger son espèce de mountain.
Tout comme Sandra, le spectateur est soumis à rude épreuve et le film est à couper le souffle, au propre pour miss Bullock comme au figuré pour nous.
Le pari était osé de faire un film avec deux acteurs, sans scénario SF délirant, sans monstres et sans aliens, sans robots et sans gadgets clinquants, rien que des choses déjà vues et revues (deux ou trois stations orbitales et quelques soyouz, ...), rien de nouveau sous la Lune donc mais ... ça fonctionne et même plutôt bien, au-delà de toute espérance ! Salle comble et comblée.
Petit bémol pendant le tout début de partie, on aura eu du mal à “s'accrocher” au tandem Bullock-Clooney : pas sûr que ce soit imputable à la jalousie et que le filles aient eu vraiment envie de se retrouver là-haut toutes seules avec le beau Georges ... Il faut dire que le film démarre au quart de tour et nous plonge en pleine action sans aucune introduction et sans la longue “exposition” dont sont généralement coutumiers les studios américains. Mais bon, une fois l'action vraiment lancée et Bullock dans les emmerdes jusqu'au casque, tout le monde est en phase.
Le tout est hyper sérieux et crédible (à part peut-être le coup de l'extincteur sur la fin, mais on va pas chipoter). C'est ce qui fait la force du film : rien à chercher de ce côté-là.
Non, l'enjeu est ailleurs : Gravity nous plonge les sens (ouïe, regard, ...) en plein vide sidéral.
Attention d'ailleurs aux grands gestes désordonnés de votre voisine qui risque fort de vous mettre le coude dans l’œil (et paf les lunettes 3D) en essayant d'agripper le fauteuil de devant pour aider Sandra Bullock à rester accrochée à la station, vas-y attrape, attrape, accroche toi, ... là, ouf ... non lâche pas ! p....!
On s'y croirait : claustrophobie, asphyxie, nausée, vertige, perte des repères visuels et auditifs, ...y'en a pour tous les goûts.
Non pas que le film cherche le sensationnel, non, c'est plutôt la sensation qui nous est donnée à palper, tester, ... On se croirait dans un simulateur, un mauvais rêve, un bad trip ... flippant.
Par exemple, les scènes où l'on entre littéralement dans le casque de l'astronaute pour vivre les choses de l'intérieur, sont particulièrement réussies. De même que les images dans la station où l'on se retrouve quasiment tout le temps tête en bas (enfin pas nous vraiment hein).
Et puis bien sûr la 3D. Celles et ceux qui nous lisent savent qu'on n'a jamais été trop fans et qu'on s'est souvent demandé ce qu'elle apportait de plus au cinoche déjà en technicolor (outre les euros, ça on avait compris), mais là, chapeau bas : voilà le film pour lequel la 3D a été inventée !
On n'imagine plus ces images-là autrement que sur grand écran en 3D : c'est ainsi que peut vraiment se déployer toute la profondeur de l'espace intersidéral, magique et angoissant. Ça parait évidemment écrit comme ça, mais faut le voir pour le croire, pour le “sentir” devrais-je dire. C'est un peu ça le but de ce film, de cette expérience : ressentir l'espace.
Une expérience éprouvante d'1h30 qui fait qu'ensuite, on prend grand plaisir à marcher pesamment en posant lourdement un pied devant l'autre (oui, oui : les pieds en bas, voilà, la tête en haut), chez nous, sur notre bonne vieille Terre ...
BMR
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le 25 mars 2014

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BMR

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