Comédie musicale kitschissime, "Grease" (terme qui désigne une marque de brillantine) tire parti de son sujet pour proposer une bande originale aux accents rock'n roll, funk et disco.
En effet, l'histoire d'amour entre John Travolta et Olivia Newton-John sert surtout de prétexte pour restituer l'ambiance et le mode de vie des années 50, avec le regard décalé des années 70.
Et c'est vrai que "Grease" parvient à singer les fifties avec tendresse et sans méchanceté ni condescendance.
Si la réalisation est parfois brouillonne, il se dégage de la mise en scène de Randal Kleiser une belle énergie créatrice, renforcée par l'enthousiasme juvénile des comédiens (pourtant majoritairement des trentenaires bon teint!), la flamboyance des décors et costumes, et l'inspiration échevelée des chorégraphies.
En revanche, il faudra supporter les personnages ultra-stéréotypés, l'amateurisme des seconds rôles, et l'humour graveleux parfois embarrassant.
D'autre part, la partition musicale hétéroclite s'avère très inégale, certains passages chantés se révélant à la limite du supportable.
En outre, contrairement à une idée reçue, "Grease" n'est pas une usine à tubes, puisque seules la séquence d'ouverture (après le générique animé, très sympa) et l'avant dernière chanson sont passées à la postérité.