Dès le début, le thème de l'infraction est exposé : depuis des caméras cachées de surveillance, on est témoin de scènes érotiques homosexuelles. Être silence, naturalisme et pudeur, c'est l'esthétique du film qui est d'emblée dévoilée. Cela place la caméra dans le rôle du voyeur, et le spectateur et la spectatrice aussi. Ces images servent de preuves à un procès. Ça sera la prison. Ce genre de pratique est interdit en Allemagne, à cette époque. Puis arrive la date. 1968. Ensuite on est en prison, on retrouve certains visages croisés dans les toilettes, et dans le silence, on saisit la complicité et la peur. D'un coup on est dans le passé, c'était déjà la prison. Le présent est donc une récidive. Une double récidive même. Il y a un homme, Hans, et trois hommes. Que des hommes. Des prisonniers. Il est jeté au cachot à chaque excès, ça fait froid dans le dos ! Le film rzconte l'histoire de l'adoption de la prison par le prisonnier, qui y fait entrer la liberté au lieu de s'en évader puur la rejoindre. Le rythme tient la route avant de ralentir sensiblement, de se répéter, voire de se perdre, et de se retrouver pour la fin qui vaut le coup d'œil. Dans la boîte de nuit, on s'aime, mais on se cache encore. Ils sont encore derrière les barreaux, non point de la légalité, mais des mœurs je crois... Mais ils débordent d'amour.
Les corps sont bien filmés, et on apprécie enfin j'ai apprécié, l'équilibre entre les dialogues et les silences, entre le dit et le non dit, entre le champ et le horps champs, entre l'image et le son. La réussite du film tient sur cet équilibre.
La caméra sans cesser d'être voyeuse, semble même devenir complice. Elle ne punira pas le dernier acte d'Hans.