Film classique, d’un genre hollywoodien un peu révolu, très didactique et très convenu, Green Book est taillé sur-mesure pour les Oscars et l’Amérique bien pensante. Il n’y a donc aucune surprise dans le déroulé du scénario, que se soit dans la rencontre de deux opposés (opposés par la couleur, la richesse et l’éducation), que dans leurs péripéties puis leur cheminement attendu vers la tolérance et l’acceptation de l’autre.
Peter Farrelly développe un feelgood movie qui donne bonne conscience, rempli de belles phrases et émaillé de clichés. On peut également reprocher à la réalisation d’être plate et trop cyclique, le schéma voiture, concert, péripétie à caractère raciale mettant en danger l’un, résolution par l’autre, prise de conscience et cynisme - et on répète.
Mais malgré tout cela j’ai passé un bon moment devant ce film. C’est majoritairement grâce aux deux acteurs principaux, qui se révèlent de plus en plus sympathiques, même dans leurs travers. Leur duo conserve tout au long du film une légèreté de l’être, parfois en décalage avec le monde qui les entoure, et qui empêche le film de sombrer dans un laborieux état de faits du racisme dans les Etats-Unis du Sud des années 60.
Viggo Mortensen offre une très bonne interprétation, et bien que plus dans la réserve dû à son personnage, Mahershala Ali n’est pas en reste. Les deux acteurs incarnent ici des rôles bien différents de ce qu’on a pu voir d’eux - net out cas pour ma part. Ce sont eux qui vraiment rendent tel film aussi attachant