Dès les premières secondes, le décor est planté. New-York des années 60, le Bronx, les clubs où la baston prend vite entre hommes d'influence. Et Tony Lip, incarné par Viggo Mortensen. Homme à tout faire, vigile, et comme beaucoup de "Tony" de cette époque et de cette classe sociale: immigré italien proche de différentes mafias locales. On ne peut d'ailleurs s'empêcher de faire le parallèle avec LE TONY des années 2000, celui qui porte quasi à lui seul la meilleure série de tous les temps: Tony Soprano.


Les mimiques, l'accent italien, la mise en scène, les décors et surtout le jeu des acteurs vous plongent dans l'ambiance très rapidement. Sans parler du racisme à l'encontre de la population noire, sujet du film, qui ne tombe pourtant jamais dans le larmoyant et la victimisation. On vous insinue la chose suivante: "C'était comme ça y'a 50 ans, tu réalises ou pas?". À vous de digérer la suite. Peut-être certains trouveront le scénario "facile" et les personnages "attendus". Mais on ne parle pas de fiction ici, la nuance est à prendre en compte.


Et pourtant, malgré cette toile de fond qui ne se prête pas au rire, l'humour FAIT le film. On n'en attendait pas moins du co-réalisateur de Dumb and Dumber ou de Fous d'Irènes. On rigole, donc, gêné le plus souvent, dès que le Green Book fait son oeuvre. Le titre du film tient son nom de ce petit livret vert donnant les clés aux voyageurs noirs désirant de voyager, dans des lieux qui leur sont destinés: Motels, restaurants, etc.


Le duo Mortensen/Ali sublime le tout. L'un (Maershala Ali - oscarisé pour Moonlight) joue le rôle de Don Shirley, pianiste de génie, et noir; qui recrute Tony Lip (Viggo Mortensen, Captain Fantastic, le Seigneur des anneaux), introduit plus haut, comme chauffeur particulier (et homme de la situation) pour sa tournée.


Le road trip que vont vivre les deux hommes est également personnage de l'histoire, si l'on peut le dire ainsi. Les lieux de cette époque sont incroyablement bien restitués, les paysages du Sud des États-Unis indescriptibles, et la photographie du film (ainsi que sa réalisation) vous rappellent, Ô combien, chaque seconde de ces deux heures de film justifie l'achat de votre place de cinéma.


Allez voir ce film, possiblement celui de l'année 2019 (et nous ne sommes que fin janvier), qui ne devrait pas tarder à recevoir au moins deux oscars.

SbastienSigaut
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le 29 janv. 2019

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