Tony (Viggo Mortensen) est un videur américain d’origine italienne qui boit du lait et mange une quantité affolante de nourriture. « Vaut mieux l‘avoir en photo qu’en pension », aurait dit ma grand-mère. Le budget nourriture du film devait être, en tout cas, assez conséquent.
Alors que le club où il officie habituellement ferme temporairement pour travaux, il se fait embaucher comme chauffeur d’un musicien noir, un virtuose, le Dr Don Shirley. Il est chargé de le protéger et le conduire à chacun de ses concerts, de New York jusqu’au Sud profond du pays, dans un contexte où la ségrégation règne encore.
Bien entendu, ce « feel good movie taillé pour les Oscars » est très prévisible, mais ce n’est pas désagréable, au fond, quand c’est bien fait. Le voyage valait le coup de sacrifier deux heures de mon temps que ce soit pour mes yeux (les paysages sont magnifiques) et pour mes oreilles, la BO m’a vraiment donné beaucoup de plaisir. Une pointe d’humour, quelques scènes émouvantes, et me voilà totalement attrapé par ce film.
Viggo Mortensen confirme tout le bien que je pense de lui par sa performance admirable et Mahershala Ali est formidable dans son rôle de musicien assez arrogant, fermé et solitaire.
Oui, on nous ressort le coup des deux personnages que tout oppose, qui n’auraient jamais dû se rencontrer, surtout dans ce contexte, et qui vont apprendre l’un de l’autre et évoluer. Mais quand c’est servi avec autant de justesse par deux acteurs de ce calibre, sur moi ça fonctionne.