L'affiche de green room est franchement hideuse, enfin elle fait vraiment cheap et avec une telle affiche si peux travaillée on s'attend à voir un truc au rabais à la qualité médiocre, que l'on pourrait trouver dans les rayons dvd à 5€ du carrefour du coin. Je dois bien avouer que ce visuel peu vendeur ne m'a pas donné une seconde l'envie de voir ce film, et pourtant à force d'en entendre parler positivement j'ai fini par y aller, non sans une certaine réticence.


Je n'attendais absolument rien de green room d'autant que je n'avais pas vu blue ruin(que j'ai vu depuis) et la surprise n'en fut que plus bonne. Placer une intrigue à l’intérieur de l'univers punk est plutôt original, on voit que le réalisateur connait cet univers, d'ailleurs il a certainement du y traîner ses basques pour en décrire aussi bien l'ambiance que dégage ces endroits ainsi que celui des groupes qui vont y jouer. D'ailleurs on sent pleinement qu'il connait l'ambiance qui règne dans ces groupes, peut être en a t'il fait parti, mais s'il n'en n'a jamais fait parti c'est très bien observé et retranscrit. On reconnait pleinement l'esprit de fouteurs de merde que l'on peu trouver dans ce genre de groupes, quand ils vont chanter fuck the nazis à un public de skins c'est plutôt couillu et amusant.


Et le ton du métrage est d'ailleurs très différent en ce début de film, on suit la galère d'un petit groupe qui va de petite salle en petite salle, jusqu’à ce qu'ils jouent dans un endroit dans lequel tout va lentement déraper. Le réalisateur sait enchaîner les scènes dans une succession de choses qui arrivent comme elles pourraient arriver dans la vie, elles ne sont pas amenées au forceps, mais elles s’enchaînent avec une grande ingéniosité et surtout sans chercher à en mettre plein la vue au spectateur. C'est là que réside la grande force de son cinéma.


Cette petite bande de punks jeunes et sympathiques qui siphonnent les voitures sur les parkings pour se rendre à leur prochain concert vivent pour la musique. Ils vont être plongés dans un vrai univers de violence, bien plus violent que la musique qu'ils jouent. Jeremy Saulnier arrive à créer une vraie tension, on se sent oppressé dans cette petite pièce dans laquelle le groupe se retrouve contre son grès enfermé. La tension monte jusqu'à l'explosion de violence, qui va éclater à la face du groupe et à celle du spectateur. Cette première attaque est tendue, on ne voit rien mais on ressent la violence et on observe son résultat. La façon de mettre en scène est réellement brillante, il y a longtemps que je n'avais pas ressenti l'impact d'un coup de feu ou l'effet de la violence qui dérange, c'est loin d’être cool et fun ici.


Saulnier raconte une histoire qui est dans la même lignée que Blue ruin, il utilise d’ailleurs certaines choses qui sont similaires aux deux films, le couteau dans la tête, les tirs inattendues. On pourrait presque dire que le réalisateur possède déjà des travers et qu'il fonce dedans. Ce n'est que sont troisième film et le deuxième de ce genre, donc il peut se le permettre, mais il est certain qu'il ne pourra pas utiliser les mêmes choses indéfiniment. Par rapport à blue ruin green room me semble être bien haut dessus notamment dans les gestions de rythmes, qui sont bien mieux utilisés et maîtrisés. Le film est aussi plus violent et plus gore, mais ça n'a rien de gratuit. C'est la violence à l'état brut qui vient frapper le visage du spectateur à coups de rangers et c'est réussi.


Visuellement le film est efficace il y a de beaux moments, mais ça n'a rien de plus que d'autres prod du genre. C'est sur ce point que le film reste réellement une série b et c'est dommage. Enfin peut être qu'à l'avenir le réalisateur se verra allouer des budgets plus importants et que l'image y gagnera, en tout cas c'est un cinéaste fort intéressant. Comme quoi parfois l'affiche et son visuel dégueulasse peuvent nous faire rater quelque chose.

Heurt
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le 12 oct. 2016

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