Et dire que je pensais avoir eu droit à mon lot de violence en visionnant Hostel le matin même...
On avait beau m'avoir prévenu que cette édition de la Cinexpérience allait être particulièrement violente, il faut croire que la mise en garde, bien qu'oubliée, était méritée. Outre son côté éminemment pulsionnel et divertissant, Green Room est-il un bon film ? Une fois la tension redescendue, je dois avouer que le bilan est mitigé mais nous allons y revenir plus tard.
Green Room raconte l'histoire de ce groupe de Punk, les Ain't Rights, une bande assez cool de gamins avec un son ma foi correct et des couilles aussi grosses que celles du Professeur Xavier devant le déhanché de Jean Grey. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que je fais référence à ce cher Patrick Stewart, qui, dans ce film, est tout à fait surprenant. Fort d'un jeu d'une froideur à la Walter White, Stewart incarne le patron d'un bar merdique où ça picole sec entre individus louches et aux crânes rasés. Vous l'aurez vite compris, tout comme les Ain't Rights qui ont accepté de gratter dans le vieux rade en toute innocence, ce dernier n'est peuplé que de skinheads on ne peut moins fréquentables. Mais quid de tout cela, le groupe en a vu d'autres des ambiances merdiques. Alors ça joue, ça hurle, ça envoie sévère et le public s'en retrouve galvanisé malgré une entame couillue.
Le concert terminé et les 300 dollars empochés, on pourrait croire que les choses allaient rentrer dans l'ordre et le groupe se carapater vers une autre scène miteuse ; n'y comptez pas. Un portable oublié dans la loge et tout bascule alors qu'une nana des Ain't Rights y pénètre. Au milieu de la pièce, sur le sol gît une femme, un couteau est planté dans son crâne. Trois personnes se regardent dans le blanc des yeux pour les reporter sur la nana du groupe. Parfaitement conscients qu'ils en ont trop vu, les Ain't Rights sont rapidement maîtrisés et parqués dans la loge en attendant que l'on sache quoi faire d'eux. Peut alors débuter un récit de folie furieuse, un récit de survie et d'horreur...
Green Room est un bon film à l'action et la tension très efficace. Jamais on ne s'ennuie ni voit le temps passer. A ce niveau c'est une réussite totale. La violence est par ailleurs extrêmement crue, punitive et suffisamment réaliste pour glacer son monde d'un frisson de dégoût. Sans vouloir être sensationnelle ou racoleuse, elle accompagne brillamment cet esprit punk à grand coup de machette dans la gueule. On en a pour son argent, ça c'est le gars qui a vu Hostel qui vous le dit. Ce qui m'a, par contre, assez refroidi dans l'affaire c'est que Green Room n'est pas grand chose de plus qu'un film où des jeunes survivent à des assauts de clebs et de néo-nazis à lacets rouges. Le contexte politique et racial entourant les skinheads n'est que très peu abordé (tout comme l'univers de la drogue), pour ne pas dire du tout, faisant ainsi de la plupart des protagonistes des caricatures sur pattes. En soi une bonne histoire n'a pas forcément besoin de développer la psyché de ses personnages pour passionner, seulement son intérêt s'en retrouve vite diminué.
A voir, donc, comme un divertissement sanglant et jouissif, rien de plus, rien de moins.