Jérémy Saunier nous revient, deux après le magnifique Blue Ruin, avec Green Room (le prochain c’est Red Carpet). Dans le film, un groupe de punk a du mal à finir sa tournée, et se retrouve malgré eux à jouer dans une salle de concert tenu par des skinheads nazis. Témoin d’un meurtre, les membres doivent s’enfermer dans les loges, pour leur survie. Avant de réaliser, il était directeur de la photographie, et ça se ressent. La maîtrise technique du bonhomme est terriblement impressionnante, et n’est pas qu’une simple démonstration esthétique. La photographie de Green Room nous plonge dans une atmosphère, à l’image de son titre, claustrophobe et loufoque. La simplicité apparente de l’histoire, à savoir, les méchants nazis contre les gentils punks, est vite dépassée pour laisser place à un pur moment de cinéma puisque dans cet environnement hostile, les idées de chacun ne sont finalement plus si importantes que ça. Les protagonistes désemparés et sous équipés pour combattre leurs assaillants ne deviennent jamais des héros malgré eux, et en face également, les attaquants doutant et se méfiant. Jérémy Saulnier arrive alors à transcender le climat politique de son film, et propose ainsi une histoire de survie réaliste, dans laquelle personne n’est infaillible, ultra viscérale et ultra violente, dure à regarder dans les moments les plus sanglants, qui fait écho aussi bien à Assalt on Precinct 13 de John Carpenter que Straw Dogs de Sam Peckinpah. Déjà culte !
Tiré du journal du festival de Sitges 2015 : lire l'article entier sur mon blog...