Je suis un peu déçu, en fait je n'ai aucun souvenir de Blue Ruin, alors que je me souviens très bien des conditions dans lesquelles je l'ai vu, mais pas du film en lui-même... mais je me souviens avoir aimé et y avoir retrouvé une certaine radicalité qui manque parfois au cinéma.
Pour Green Room je suis bien plus partagé, j'ai globalement aimé, mais je l'ai trouvé trop long. Autant Blue Ruin était passé super vite, autant là, c'est long et ça ne dure qu'une heure trente... En fait j'ai eu un peu de mal à rentrer dans le film, je ne captais pas trop qui étaient ces gens, ce qui se passait, puis après quelques minutes on comprend que se sont des membres d'un groupe de grindcore (?) (ça fait tellement longtemps que je n'en ai plus écouté que j'avoue avoir un doute) et qu'ils vont jouer chez des fachos.
Et ça j'ai trouvé ça vraiment sympa, je pense que lorsque j'étais à la fac j'aurai adoré voir un groupe jouer nazi punks fuck off des Dead Kennedys devant une assemblée de suprématistes blancs. Puis tout s'enchaîne assez vite et pendant 45 minutes, j'étais vraiment à fond, parce que j'avais envie de savoir ce qui allait se passer, mais dès qu'on entre dans le survival pur le film m'a beaucoup moins intéressé.
On va dire que je le trouve inutilement violent et glauque. Et c'est quelque chose que je n'aime pas du tout, je n'aime pas The Rover pour des raisons similaires et pour moi c'est un peu à ranger dans le même genre de film de genre, adulés par certains, mais qui ne passent pas chez moi. (d'ailleurs ça ne me surprend pas que les Cahiers n'aiment pas les deux films)
Alors Green Room, heureusement que j'aime le début, ça m'a permis de m'accrocher et d'avoir malgré tout envie de connaître le fin mot de l'histoire, mais si tout avait été comme la seconde partie, je ne crois pas que je me serais donné cette peine et que j'aurai juste déconnecté mon cerveau. Surtout que esthétiquement, je n'aime pas vraiment le rendu visuel qu'a le film, j'ai l'impression de voir ça assez souvent dans ce genre de production et certes ça met immédiatement dans une certaine atmosphère malsaine, mais je trouve ça un peu facile et banal.
Reste que justement, durant tout le début, la tension est plutôt bien gérée et j'aurai aimé en fait qu'ils restent dans cette pièce pendant tout le film à se demander ce qui peut bien se tramer au-dehors, tout en paniquant totalement à l'intérieur. Parce que là on est entrain d'imaginer et l'imagination c'est souvent bien pire que ce que l'on peut montrer, d'où la puissance du hors champ.
Donc forcément, navré, mais je ne suis pas un grand amateur des scènes avec Patrick Stewart qui pour moi aurait dû rester une voix rauque à travers une porte. Pire, je trouve que ne pas avoir le point de vue uniquement du groupe de musique ça nuit à la claustrophobie du film et à son ambiance.
Et donc dès qu'ils ouvrent la porte et tentent de faire une sortie, c'est une boucherie assez classique et qui ne me parle pas. En plus certains skins qui viennent aider les héros, je trouve ça téléphoné, ça sort un peu de nulle part et ça m'embête plus qu'autre chose et là je décroche encore un peu, alors que déjà ce qui se passe à l'écran ne m'intéresse plus depuis plusieurs minutes.
En fait je pensais qu'à partir du moment où ils ouvrent la porte on était à 1h25 de film et qu'il restait 5min, sauf que non... il en reste 30.
Pour moi, malgré les qualités de la première partie, le film a de vrais soucis de rythme et surtout de parti pris, je veux bien que lorsque l'on a un acteur très connu on a envie de le montrer, mais là, opter pour la claustrophobie, pour l'ignorance de ce qui se passe à l'extérieur aurait été bien plus angoissant.
Finalement ce film est bien plus ambitieux qu'un 21 Cloverfield Lane, pourtant ce dernier avait su jouer là-dessus pour ne pas se faire oublier immédiatement.
Et je pense malheureusement que comme Blue Ruin, je vais oublier ce film assez vite, mais cette fois sans regrets.