La guerre en mode reportage
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le 1 déc. 2017
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Après le chef d’œuvre « La vengeance dans la peau », Paul Greengrass et Matt Damon refont équipe et ce n’est pas tout à fait Jason Bourne en Irak, comme on as pu l’écrire.
Paul Greengrass, pour le casting, ne s’est pas vraiment emmerder : une bonne partie du casting de « Vol 93 » apparaît ici dans des rôles différents et souvent bien plus courts que dans « Vol 93 », et ce qui est déstabilisant, c’est que l’acteur jouant un terroriste dans le « Vol 93 », interprète un citoyen irakien qui va largement aider Miller (Matt Damon, toujours excellent) dans son enquête.
Car en s’inspirant d’une histoire peut être vraie, le film se déroule plus comme une enquête, donc c’est passionnant.
Nous sommes donc au printemps 2003 juste au début de la guerre en Irak (le film s’ouvre une maison irakienne bombardée) et nous y verrait vers la fin du film un écran de télévision, montrant une véritable intervention de George W. Bush !
Une nouvelle fois, Paul Greengrass, malgré un scénario qui n’est pas le sien pour une fois, à été le plus réaliste possible : des vétérans d’Irak jouent leurs propres rôles, sa caméra à l’épaule, à l’image granuleuse est la bienvenue de nouveau. Et il adapte un contexte géopolitique complexe, pour le spectateur, comme moi, lambda. A l’instar de « Bloody sunday » et de « Vol 93 » : le film apparaît obscur pour les personnes qui ne se sont pas renseignés sur le sujet avant et les personnages emploient, de nouveau, un langage technique incompréhensible.
Le casting est idéal : Breedan Gleason est vraiment attachant, moins Jason Isaacs (Lucius Malfoy dans « Harry Potter ») assez méconnaissable et la version française est assez particulière.
En effet, excepté Damien Boisseau qui double comme toujours Matt Damon, les autres comédiens qui doublent les acteurs, ne les avais ou presque jamais doublés avant et ne l’ont plus fait depuis.
Comme Edgar Givry qui double pour cette fois seulement Greg Kinnear. Et David Kruger qui double Jason Isaacs, idem pour la unique fois : et pourtant c’est idéal.
Et j’ajouterais qu’Amy Ryan est plutôt pas mal physiquement dans le genre beauté authentique.
Mais Paul Greengrass qui avait adapté méticuleusement le « Bloody sunday » et le 11 septembre avec « Vol 93 » semble s’être perdu avec « Green Zone » plus ou moins inspiré de faits réels,
d’ailleurs il y a un happy end ! Ce qui est jouissif, mais plutôt étrange.
L’ensemble finit par tirer en longueur - et le cinéaste semble se prendre pour Michael Bay avec ses scènes d’actions « cuts » et interminables.
Mais c’est Paul Greengrass et sa caméra à l’épaule et ses plans-séquences (dans les escaliers notamment) est unique et la réalisation, est une nouvelle fois chez lui, irréprochable.
J’adore vraiment son style visuel, son goût pour chorégraphier des scènes d’actions sidérantes et qui semblent aussi naturelles. Mais le ton léger étonnamment du long-métrage,
son happy-end aussi,
le fait qu’il n’ai pas adapté de fait réel me gêne. « Green Zone » se tient par sa critique de la politique américaine, ses répliques qui disent tout, ses situations comme les irakiens qui se demandent pourquoi le gouvernement américain se mêle de leurs politiques ?
Des questions très intéressantes, pour un film très adulte.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les années 2010 que j'ai vu, Les meilleurs films de Paul Greengrass et Les meilleurs films doublés par David Krüger
Créée
le 4 août 2021
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