On court dans Kingston Falls, une ville envahie
Par les sapins chargés, les guirlandes et les plats
L’écran dans la cuisine nous dicte avec Capra
Les vives émotions d’un Noël bien écrit.
On s’affaire en famille au sein du home sweet home,
Que la technologie viendra améliorer
Papa est inventeur, et va tout trafiquer
Pour le bonheur des yeux et le malheur des hommes.
Le décor est posé, préparant l’arrivée
D’un gros cocon visqueux, malicieux œuf surprise
D’où surgira le mal, splendide de bêtise
A l’assaut de la trop jolie communauté.
Mais restons pour l’instant dans la maison proprette.
Le plaisir on le sait, est très souvent pervers
Hitchcock et de Palma, loin de dire le contraire
Inspirent au génial maitre de marionnettes
Un massacre jouissif convoquant l’art ménager :
Les bestioles au mixer se muent en marmelade
Ou dans le micro-onde en sanglante grillade
Cuisinés par maman, slasher improvisée.
Le ton étant donné, transformons donc la ville
En parc d’attraction déviant et pervers
En gerbes d’étincelles, de flammes et de verre
Beuveries, jeux de cartes, et gâchette facile.
Rejoignez donc la danse qui avec force émaille
Les idéaux factices de la vie citoyenne
Sous les ricanements de ces perverses hyènes
Le nihilisme pur jubile de détails :
On prolifère en masse pour fêter le chaos,
Tous les feux sont au vert, et notre intelligence
En toute impunité, ruine avec diligence
Investit les salons, et expulse les vieilles.
Fidèles à leur époque, les bestioles luisantes
Empoignent l’Amérique et la regardent en face
Radio, cinéma, la culture de masse
Est courbée sous son poids par l’invasion puissante.
Dans les flaques verdâtres et les débris de briques
L’homme éternel idiot, n’a toujours rien appris.
Le spectateur ravi, a gouté la magie
D’un antan inventif d’avant le numérique.
Genèse du film, anecdotes de tournages et analyses : https://youtu.be/BJ8M-5fzHaU