Gremlins
7.2
Gremlins

Film de Joe Dante (1984)

Non, ce film n'est pas pour les enfants !

Le film Gremlins est un cas intéressant de mélange des genres. En effet, c'est à la fois un film flirtant avec la comédie et conçu pour un public jeune, ainsi qu'un film d'horreur. Pourtant, le genre horrifique est rarement associé à des films pour enfants. Et c'est assez logique car si un film veut plaire aux jeunes, il ne doit ni choquer, ni faire peur. Il doit au contrairement tendre vers les bons sentiments et l'humour facile. Et c'est justement là que le film de Joe Dante est intéressant, car il essaye tant bien que mal de marier le gore et la peur avec la comédie familiale. Un pari osé qui échoue malheureusement dans son traitement, la peur et l'humour n'étant ni l'un ni l'autre au rendez-vous.


Quand on regarde Gremlins en s'attendant à un film familial, on a des chances d'être surpris. Parce que franchement, que ce film est violent ! Rendez-vous bien compte, on voit tout au long du récit des petits démons ainsi que des êtres humains se faire tuer de manière parfois horrible. Certaines scènes montrent tout de même des corps exploser, d'autres encore se faire broyer, et certains même se faire brûler vifs. On a même le droit à une petite histoire de père noël coincé dans une cheminée et dont le corps ne sera retrouvé que plusieurs jours plus tard à cause de l'odeur. Sérieusement, il n'y a pas besoin d'être une petite nature pour se rendre compte que le gore est bien présent, et pas qu'en petite quantité.


Alors certes, on peut rétorquer que tout cela est volontaire et uniquement dans le but d'en rire. Oui, c'est évident que le film tente constamment d'être drôle. Le personnage du père, avec de ses inventions foireuses, en est une preuve flagrante. Sauf que ça ne fonctionne pas. L'humour ne passe pas et pour une raison simple, c'est que le film a été tourné à la manière d'un film d'horreur. Prenons un exemple concret de comédie horrifique : Bienvenue à Zombieland. Dans ce film, la menace vient des zombies mais à aucun moment le spectateur ne peut prendre peur de ces monstres car ils sont toujours tournés au ridicule et servent à chaque fois de ressort comique. Ils ne représentent jamais une véritable menace pour les protagonistes principaux et donc on peut en rire. Sauf que pour en revenir à Gremlins, les petits démons qui saccagent la ville sont loin d'être inoffensifs. Ils tuent par plaisir et créent une folie générale. Ils sont donc plus proches des Aliens dans la saga éponyme que des zombies de Bienvenue à Zombieland. Le côté horrifique et le côté comique du film s'opposent donc et s'annulent, de sorte qu'au final, le film ne fait pas rire et ne fait pas peur non plus.


Le plus ironique dans tout cela, c'est que c'est justement parce que le film a été bien réalisé que l'humour et la peur n'ont pas pu coexister. En effet, Joe Dante a réuni dans son film tous les aspects d'un film d'horreur et il l'a bien fait. Que ce soit le cadrage, la photographie parfois terne et même le simple fait de cacher les monstres dans un premier temps (qui sortent de cocons, comme dans la saga Alien, comme par hasard...), tout prouve une nouvelle fois que le cinéaste américain a réalisé son film à la manière d'un film d'horreur et de ce point de vu, il a réussi. D'ailleurs, techniquement le reste du film est vraiment bon et ne vieillit quasiment pas. Les effets spéciaux, les différents trucages et les animatroniques utilisés donnent un aspect très réel au film et palpable. De plus, la bande originale de Jerry Goldsmith, et notamment le thème principal, sont très bons aussi.


Gremlins est donc un film hybride techniquement réussi mais qui ne tient pas véritablement la route. Le film a clairement une porté familiale et comique, les présences de Steven Spielberg à la production et de Chris Columbus (Maman, j'ai raté l'avion) à l'écriture du scénario le confirment, tout comme les tentatives d'humour. Mais cela est contre-balancé par l'aspect visuel et le traitement horrifique qui en est fait, ainsi que la violence de l’œuvre. En résumé, le film semble hésiter constamment entre vouloir faire rire ou faire peur, pour un résultat en demi-teinte.

Chuck_Carrey
5
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le 10 janv. 2016

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Chuck_Carrey

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