Gribouille est un des premiers films avec une toute jeune Michèle Morgan à l'affiche (elle n'avait que 17 ans, mais en parait plus) : celle-ci joue une femme accusée d'avoir tué son amant. L'un des jurés va être Raimu, gérant un magasin de sport, qui va se prendre de passion pour ce procès et pour cette personne, dont il est certain de son innocence. L'acquittement arrivant, elle va travailler sous un faux nom dans son magasin, et c'est là que les ennuis commencent...
Gribouille est un film plutôt sympathique, clairement en deux temps, le procès et la vie dans la boutique, et je préfère nettement la première partie, où Michèle Morgan est très bonne pour jouer sur l’ambiguïté de son personnage, dont on doutera de sa culpabilité. Après, il faut se faire au jeu parfois outrancier des avocats, qui se croyaient au théatre...
Et c'est compter sur Raimu, que je trouve encore une fois bouleversant d'humanité, le seul qui daigne vraiment s'intéresser à Michèle Morgan en tant que personne et non pas en tant qu'accusée. Ce qui se retournera un peu contre lui dans la deuxième partie quand elle connaitra le passé de la jeune femme.
Pour finir, c'est aussi le deuxième rôle au cinéma de Bernard Blier, alors âgé de 21 ans, qu'on voit dans deux scènes, où il veut un tandem pour lui et sa fiancée afin de se balader le dimanche, ce qui sera une mauvaise idée en fin de compte. Ses deux scènes sont comme hors contexte par rapport à l'histoire de Gribouille, film qui reste sympathique, peut-être un peu trop moralisateur sur sa fin, mais rien que Raimu, un acteur qui me passionne, c'était une chouette découverte.