Un bien étrange sentiment me laisse la vision de ce film.
D'abord d'un point de vue documentaire, même si Herzog a réalisé un beau travail de recherche et est doté sans aucun doute d'un grand humanisme qui le permet de tirer les bonnes phrases des interrogés, son analyse est parfois trop appuyé. Il force le trait et est parfois maladroit (le commentaire sur le visage de l'ours tueur à la toute fin, à la limite du comique). La narration est de qualité mais s'égare trop souvent dans le sentimentalisme. Herzog est peut être en fait un peu trop humain...
Autre problème fondamental, le personnage de Treadwell n'est pas du tout attachant ! Si l'émotion est censé naître de son histoire, encore aurait-il fallut qu'il ne s'agisse pas d'un mégalo, ancien alcoolo et drogué, qui se met en scène dans une nature qui ne veut absolument pas de lui et qui au final, même si c'est très cruel, "ne l'a pas volé".
De ce contraste permanent entre ce que le film essaye de nous faire éprouver avec talent mais non sans une certaine putasserie, et le personnage décrit somme toute assez méprisable, naît un sentiment tout à fait étrange et difficilement descriptible.
A voir cependant.