Guerre des gangs à Okinawa par JJC
Le réalisateur des deux "Battle Royale", bien des années avant ces deux films, était un spécialiste des films de yakuzas (les gangsters japonais). Dans les années septante, Kinji Fukasaku n'a cessé de montrer ce type de personnage sous un jour réaliste, parfois proche du documentaire. En témoignent des chefs-d'oeuvres – dont s'inspirera Tarantino pour son "Kill Bill Vol.1" – tels que "Okita le pourfendeur" (1972), "Le Cimetière de la Morale" (1975) ou encore "Combat Sans Code d'Honneur" (1973).
A sa sortie de prison, Gunji, yakuza déchu, tente de reformer son ancien clan. Ce dernier avait été démantelé par un autre clan, aux méthodes plus sournoises. Une fois ses anciens compagnons réunis, ils quittent Yokohama pour tenter d'installer leurs activités sur l'archipel Okinawa, seul endroit du Japon où les gangsters obéissent encore à un code d'honneur "à l'ancienne"...
A l'instar de "La Horde Sauvage" (1969), western de Sam Peckinpah, les personnages de ce film sont confrontés à un monde qui change, à la fin d'un époque. Gunji et les siens comptent parmi les rares à obéir encore scrupuleusement aux coutumes anciennes propres au milieu yakuza. Face à des rivaux qui ne respectent plus ce code d'honneur, ils sont prêts à résister jusqu'au bout. La mise en spectacle de la violence déployée par ces derniers, qui n'ont plus peur de rien face à un monde qui s'écroule, suscite une forte émotion, et même une certaine fascination.
(cette critique est parue de le mensuel liégeois "Le Poiscaille" en mai 2012)
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