On l'a fait pas à McQueen

On l'a fait pas à McQueen, à moins d'avoir des tendances suicidaires... Il transpire la confiance dans son rôle comme dans sa vie. C'est d'ailleurs la source même de ce film, le carburant inépuisable d'un homme qui veut faire péter le box-office. Ali MacGraw tombera sous son charme, et nous aussi. Le pas assuré, il dégaine, il n'hésite pas, il représente l'homme déterminé, celui qu'on dénigre et qu'on admire justement pour ce qu'il est. Côté technique il y a quand même un sacré boulot, notamment sur le scénario.

Et le scénariste n'est autre que Walter Hill, qui fut plus tard le producteur d'Alien notamment. À la base, le scénariste devait être Thompson et le réalisateur Peter Bogdanovitch qui a la même époque s'est vu attribué le succès de The Last Picture Show. Autant dire, c'était pas n'importe qui. Mais ça n'a pas empêcher Steve McQueen de virer ces deux gaillards puis de demander à Walter Hill de refaire le scénario "from scratch". Ce qu'il fit en six semaines. Le résultat est proprement génial ! Avant cela, Hill essayait tant bien que mal d'écrire des scénarios la nuit, en plus de son travail la journée...

Tout comme pour le scénario, Steve McQueen a viré le premier compositeur, le collaborateur de l'époque de Sam Peckinpah : Jerry Fielding. Alors autant le dire tout de suite : Steve McQueen est celui qui a le pouvoir dans cette affaire, et ce n'est ni un des producteurs, ni le réalisateur. Son choix s'est donc porté sur Quincy Jones. Jerry Fielding était pas mauvais, mais Quincy Jones c'est encore un autre niveau, le bonhomme se verra décerner une vingtaine d'année plus tard le Grammy's Legend Award ! Disons que c'est une récompense ultime que seulement quinze personnes ont eu jusqu'à présent (liste complète ici : https://www.grammy.com/grammys/awards/legends).
Okay, mais pour ce film en particulier ?
Et bien figurez-vous qu'il nous dessert une bande son de génie à base de jazz interprétée par l'un des plus grands joueurs d'harmonica de tout temps : Toots Thielemans.
Cette bande originale sera d'ailleurs nominé pour le Golden Globe de l'année 1973, avec en concurrence, The godfather...

C'est un film dans lequel la communication non verbal est extrêmement bien utilisée. Steve McQueen développe son personnage dès les premières scènes sans un mot. Ali MacGraw joue de manière similaire et on a vraiment l'impression que le regard suffit très souvent à nous faire comprendre les émotions des personnages. Bien sûr, cela est rendu possible grâce à un bon montage et un bon scénario, mais tout de même.