"C'est un film qui débute comme Germinal et se termine comme Alien" : la sentence est émise par Eric Miot, délégué général de l'Arras Film Festival, lors duquel Gueules noires a été présenté devant une salle de 900 personnes. L'histoire se déroule au milieu des années 50, dans le bassin minier du Nord, et rend dans sa première partie un bel hommage aux travailleurs du charbon, rehaussé par le tournage en décor naturel. Mais c'est d'un film de genre qu'il s'agit, ce dont on ne se plaindra pas, eu égard à l'appétence nouvelle des réalisateurs français en la matière, et le détournement de mineurs ne tarde pas à se manifester, nous confirmant que sous terre, personne ne vous entend crier. A partir de là, les avis risquent de diverger quant au traitement de l'horreur par Mathieu Turi, scénariste et réalisateur, qui ne lésine pas sur les scènes gore mais dont le film pêche notamment par une interprétation fort inégale. Même constat avec des dialogues assez surréalistes parfois, y compris avec un humour qui semble assez peu cohérent avec ce que vivent les protagonistes. Sans compter son aspect mythique, abordé parfois de manière scolaire, qui est loin d'être convaincant et qui peut même paraître grotesque. L'intention est louable mais il n'est pas certain que le film connaisse le même succès que Les Corons de Pierre Bachelet.