Il y avait du potentiel punaise

Tout d'abord, je salue l'audace du réalisateur pour l'originalité du cadre. Faire un film d'horreur dans les mines des Hauts de France, et mettant ainsi au cœur de ses actions la classe ouvrière, fallait y penser quand même.

Donc déjà un bon revers envoyé à ceux qui disent que le cinéma français ne tente rien de nouveau.

Mais j'insiste bien sur le "tente" car, malheureusement, l'originalité s'arrête au décor. Le film reste, en effet, caricatural et ne fait que reprendre des codes déjà trop vus : le nouvel arrivant qui essaye de s'intégrer, le monstre antique qu'on n'aurait pas du réveiller, l'archéologue/professeur fou obnubilé par sa quête et mettant tout le monde en danger...

J'ai aussi trouvé la créature peu convaincante, ce qui m'a fait décrocher de la tension installée avant de la découvrir. Il aurait été préférable de ne pas la montrer aussi directement.

Enfin, je trouve que le thème de la classe ouvrière est exploitée trop superficiellement. Aucun lien n'est fait avec la créature, aucune métaphore politique intéressante. Le cadre n'est qu'un prétexte pour créer un environnement claustrophobique et faire une sorte de remake d'Indiana Jones un peu foireux.

Sans mauvais jeu de mots, creuser cet aspect aurait rendu le film beaucoup plus marquant et touchant.

J'en ressors donc un peu frustrée.

Pour autant, le film est divertissant et même plutôt instructif car l'on comprend mieux le fonctionnement des mines. Et surtout, ça dépasse pas mal de films d'horreur américains sortis ces dernières années.