En 1956 dans le nord de la France, des mineurs dans une mine de charbon se voient obligés de conduire à 1km sous terre un professeur pour y faire des prélèvements. Ils vont y découvrir une mystérieuse crypte renfermant un étrange sarcophage et y réveiller une entité assoiffée de sang…
Mathieu Turi continue sur sa lancée, après Hostile (2018) & Méandre (2021), c’est un énième film qui aborde le thème de la claustration dans un milieu hostile. Malgré de bonnes idées, je n’ai pas réussi à un seul moment à être happé au coeur de l’histoire, je n’ai ressenti aucune tension, voire même de frayeur. Le film oscille maladroitement entre Alien (1979) & The Descent (2005), sauf que l’on y croit jamais. La mine de charbon qui laisse place à une mine de calcaire (bien trop proprette) et qui ressemble davantage à des catacombes qu’autre chose, des dialogues écrits à la truelle, sans parler de la pléiade de protagonistes tous plus caricaturaux les uns que les autres (le gros rigolo, le jeune raciste, le chef de groupe, le professeur impétueux, …). Ajouter à cela que l’ensemble des interprétations sont à côté de la plaque, ne permettant pas de s’identifier ou de transmettre une quelconque émotion (Jean-Hugues Anglade est particulièrement mauvais et Samuel Le Bihan nous fait du… Samuel Le Bihan, sans âme).
Pourtant, j’ai voulu y croire à cet hommage à Lovecraft dans un univers à la Germinal, sauf que rien ne fonctionne et ça ronronne gentiment jusqu’au clap de fin. Même l’entité monstrueuse (assez réussie visuellement) peine à convaincre (il aurait été préférable de ne pas autant la montrer (sa mobilité fait sourire), privilégier sa présence dans la pénombre ou hors champ,
plutôt que de nous montrer un monstre à 6 bras dont seulement 2 sont fonctionnels).
Quid de la claustrophobie ? Là aussi, à aucun moment on ne la ressentira, l'intérieur de la mine de charbon est crédible, mais celle de calcaire laissée à l’abandon depuis des siècles manque cruellement de crédibilité (pour avoir déjà visité diverses mines et catacombes, le résultat n’y est pas en termes de sensation, c’est bien trop propre). Tous les protagonistes retrouvent aisément leur chemin au sein de la mine de calcaire
(alors qu’ils la découvrent tous), mais le pire, c’est qu’ils parviennent avec une facilité déconcertante à décrypter les messages sur les parois (le livre du professeur n’excuse pas tout).
Entre les interprétations décevantes, les dialogues bâclés et l’absence totale d’oppression ou de frayeur, c’est un encéphalogramme plat sans discontinuer, dommage car la première partie s’avérait assez correcte.
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