Les premières trente minutes de ce film sont très bonnes, : la description de la vie des mineurs du Nord, le recrutement de jeunes Marocains qui vont finir dans les mines, la solidarité sociale et le racisme latent qui cohabite. Rien à dire c'est réussi : Philippe Torreton joue bien son petit rôle, le contraste entre le soleil du Maroc et le ciel noir du Nord est réussi.
Et puis les mineurs descendent avec le professeur, découvrent la créature, et tout part progressivement en cacahuètes, pour rester poli. Anglade et Le Bihan jouent mal, mais mal. La qualité de la réalisation s'effondre de manière abyssale, le scénario est complètement incohérent, et les personnages sont mal écrits.
C'est d'autant plus frustrant que le film sort régulièrement de bonnes idées. Le trône de squelettes, la communication par la tête tranchée, la scène de présentation dans le couloir éclairé par le flash. Cette créature, d'essence lovecraftienne, reste superbe. Mais le rendu est gâché : elle devrait rester indicible, comme disait le Gentleman de Providence. Indescriptible. On devrait la deviner comme dans le premier Alien. Peu à peu. Elle est présentée frontalement et mal animée.
Mathieu Turi cite en permanence les grands classiques : en vrac Fenêtre sur cour, Aliens, Indiana Jones, les Grands Anciens de Lovecraft, mais est incapable d'aller au-delà de la citation.
Un vrai gâchis.