Il y a sept ans, Luc Besson et un de ses meilleurs "yes men" sortait Taken, petit actionner bourrin raciste, bête et (très) méchant qui s'illustrait toutefois par sa violence sèche, le talent formel indéniable de son réalisateur et la performance de Liam Neeson excellent en Terminator gériatrique. Hélas, non content d'avoir accouché de deux suites de sinistre mémoire, Taken a aussi lancé la mode des papys badass toujours avec Liam Neeson en figure de proue avec quelques pointures comme Kevin Costner (toujours sous le patronage de Besson d'ailleurs...) dans son sillage.... Du coup, ce vieux Sean Penn, s'est dit qu'il s'en payerait bien une tranche dans un rôle d'ex tueur à gage fatigué dans un film signé par le metteur en scène de....Taken ! Sauf que quand on prend le train en marche, le risque de se casser la gueule est élevé....
Et pour cause, absolument rien ne fonctionne dans ce Gunman qui se révèle aussi tiède qu'un discours de François Bayroux ! Car au delà de son cachet résolument 90's et de son script qui enquille avec bonheur tous les clichés du genre (rédemption, triangle amoureux à deux balles, vision caricaturale et misérabiliste de l’Afrique...), le problème de la péloche réside surtout dans un manque flagrant de rebondissements (3 pauvre fusillades en 2h !) et ne comptez pas sur quelques éclairs de violence sadique dont Morel a le secret pour rattraper le tout...
A l'arrivée c'est une immense impression de gâchis qui prédomine : d'abord parce que le réal soigne ses cadres et son montage malgré un rythme lénifiant ensuite parce que voir des acteurs du calibre de Javier Bardem (dont le cabotinage fait pitié), Ray Winstone, Mark Rylance et Idris Elba dans une série B aussi poussive fait mal au coeur. Le cas de Sean Penn est différent dans la mesure où le film utilise le moindre prétexte pour lui permettre d'exhiber ses biscotos donnant la désagréable impression d'assister à une pub club med gym pour quinquagénaire narcissique...
Bref, il n'y a RIEN à sauver où presque dans ce métrage dont le plantage au box-office est assez compréhensible tant on a fait mieux dans ce registre...pour le coup rematez vous Man on Fire, Taken ou même le très réac mais néanmoins intéressant Harry Brown avec un vieux encore plus vieux mais beaucoup plus énervé !