Bruno Dumont est beaucoup trop fort. C’est très énervant. Tomber systématiquement juste alors même qu’on use et abuse de tout ce que le cinéma a à offrir de facticité et de mensonge. Hadewijch est le film le plus évident du réalisateur sur une de ses thématiques phares, celle de la foi. Et cette foi est portée par un personnage terrifiant, tant elle est dévouée à sa foi, et tant cela la fait souffrir. Ce personnage, cette incompréhension du monde face à la souffrance qui l’habite semblent préfigurer Jeanne et France, tant Dumont les filme de la même façon, tant il réussit à en capturer l’âme et la vie toute entière. Il m’est difficile en fait, de décrire l’émotion ressentie face à Hadewijch, tant c’est quelque chose de viscéral, qui touche au sacré, alors même qu’on a un film qui s’amuse et joue du sacré. Et puis, il y a cette caricature sociale, les intérieurs bourgeois sont toujours fascinants chez Dumont, et celui-ci n’échappe pas à la règle, cette prison dorée qui empêche Cécile d’accéder à Dieu, à tel point qu’elle finira par commettre l’irréparable pour s’en rapprocher. Je ne vois pas bien ce que j’arrive à dire de pertinent sur Hadewijch, mais Dieu c’est tellement beau qu’il faut en parler.