L’attrait principal des films de Dumont reste sa capacité à nous faire contempler. Des scènes silencieuses où les dialogues se font rares, et quand un mot vient à se prononcer celui-ci est flou et abstrait, tout est sujet à interprétation, il n’y a pas d’histoire, juste une contemplation.
Cette contemplation nous amène à la compassion et à la purgation de nos propres émotions.
C’est un remède, ou sûrement un entendement. Ses films sont l’achèvement d’une pensée meurtrie, coupable d’exister, mais qui resurgit grâce à la beauté de ses scènes.
C’est la recherche de Dieu, mais celui-ci est absent, Céline ne peut accepter son absence, elle doit le ressentir positivement.
Elle s’inflige donc des privations afin de ressentir la douleur qu’aurait vécu le Christ. Elle imite ses gestes, elle se veut en martyr afin de l’aimer. Elle n’y arrive pas. Elle ne peut le trouver. Sa présence par son absence ne lui suffit pas. Par vanité, orgueil ou aveuglement elle souhaite l'amour charnel du Christ. Elle est complètement déconnectée du monde intelligible.
Elle rencontre l’islam, qui lui propose ce qu’elle souhaite : devenir un martyr, un soldat de Dieu. Elle ne s’y retrouve pas.
Céline n'accepte pas la non présence de Dieu, elle ne peut envisager n'être rien pour Dieu et en conséquence l'absence de la démonstration de ses sentiments.
Elle cherche donc éperdument quelque chose qui ne peut arriver. Elle s'enferme donc en refoulant ses désirs. Elle aime, conçoit, désire, mais elle transporte tous ses fantasmes sur le Christ, le seul digne de recevoir tout son amour.
Elle nie donc sa nature humaine, et même la conception de la foi chrétienne.
En s'enfermant, elle imite un malheur superficiel, où la fortune ne l'ayant privé de rien n'a plus de pouvoir, en effet par son autoprivation, elle contrôle les évènements physiques