Klaus Kinski joue un motard habillé de blanc, et sans nom, dans un village endeuillé par la disparition la veille d'une petite fille écrasée par un motard tout de noir vêtu. Inutile de dire que le premier va devoir porter le chapeau malgré lui d'une escalade de violence et payer le meurtre de cet enfant.
Premier (et dernier) film de Dominique Goult, spécialisé auparavant dans la pornographie, Haine est ce qu'on peut appeler une œuvre étrange. Il n'est clairement pas marqué temporellement, avec une représentation limite caricaturale de la paysannerie à la fin des années 1970, et où Klaus Kinski est clairement montré comme un martyr, le mec qui doit expier une faute que pourtant il n'a pas commis.
Cette dimension christique est clairement renforcée avec la présence de Maria Schneider, qui incarne une ex-prostituée, la seule personne envers qui le motard peut se confier, une sorte de Marie Madeleine qui prêche la non-violence et la parole.
Mais les habitants du village, dont l'excellent Patrice Melennec, le plus psychopathe de tous, ne l'entendent pas de cette oreille et veulent faire payer à Kinski le meurtre de cette fille dont il n'est aucunement responsable. Juste parce qu'il a une gueule atypique, il passe par là, et qu'il est également motard. On pense aussi au Duel de Spielberg, quand un camion fou poursuit cette pauvre moto, mais il faut bien avouer que le rythme n'est pas toujours bien maitrisé et que malgré sa courte durée, on s'ennuie parfois pas mal. Excepté la traque, pas grande chose d'autre à signaler.
Malgré ce problème dans le récit, et des acteurs qui semblent parfois en faire des caisses dans l'outrance, Haine est un film plutôt correct sur le martyr subi par un homme qui a eu le tort de passer par là au mauvais moment.