Cela fait déjà un sacré bout de temps que je cherche désespérément à voir ce premier film signé Ryan Fleck mais impossible de mettre la main dessus. Ironiquement, c'est par hasard que je tombe dessus, alors que je fouillais les entrailles du replay de mon décodeur à la recherche d'un film à découvrir. C'est donc tout content que je me pose (enfin !) devant "Half Nelson".
Des films sur la difficulté d'enseigner, de transmettre le savoir, il y en a eu des tonnes, et peu ont finalement retenu l'attention. La première qualité de "Half Nelson" est d'éviter justement les grands discours, de contourner habilement les clichés attendu en nous présentant des personnages fragiles, à la vie chaotique, mais qui composent avec sans jamais la ramener.
Ne tombant jamais dans un misérabilisme facile, "Half Nelson" touche au but dans sa description des rapports humains, en particulier lorsqu'il s'attarde sur la relation entre un prof toxicomane et une élève au futur incertain. Rien de larmoyant ici mais bien au contraire, une justesse de chaque instant, renforcée par l'interprétation exemplaire de ses comédiens, dont un Ryan Gosling bien loin de son image de beau gosse mutique.
Souffrant de quelques longueurs et d'une mise en scène typiquement indie, "Half Nelson" n'en reste pas moins un petit film touchant qu'il serait regrettable de louper, un regard pour une fois optimiste sur la vie et ses galères, mettant en avant l'importance des autres dans notre parcours et décrivant parfaitement les joies simples de l'enseignement et du partage, ces petits rien qui peuvent nous éloigner, même momentanément, de nos pires démons.