S'il fit scandale en son temps pour être le premier film au casting entièrement afro-américain, Hallelujah risque de provoquer d'autres sentiments pour le spectateur contemporain.
En effet, passée la beauté fulgurante des chants et de la photo de la première demi-heure, le film s'appesantit (très) longuement sur la rédemption par la religion, multipliant les interminables prêches sur des gospels ennuyeux et étirant un scénario bien trop maigre.
Malgré ses louables intentions, Vidor nous ressert une nouvelle version du mythe du "bon sauvage" qui, sorti de ses champs de cotons, est forcément avili par la modernité, le monde urbain, sa virginité n'étant possible que dans son environnement originel. L'épilogue est, à ce propos, consternant de niaiserie.
Formellement impeccable et contextuellement important, mais totalement dépassé.