Paris dans les années 20. Janine est danseuse de revue au Moulin Bleu (sic). Elle rêve de prendre la place d'Yvette, la meneuse, et va tout faire pour y parvenir avec l'aide du comte René et du modeste compositeur Pierre Tarin (les deux en pincent pour elle et Tarin a une fiancée, au passage), ce dernier a d'ailleurs composé une chanson qui risque de faire un tabac.
La UFA sous la poigne de Joseph Goebbels n'avait pas produit que de la propagande, loin de là. Le grand manitou squelettique du contrôle idéologique des arts et de la culture allemands de l'époque avait bien compris que le public cherchait avant tout à se divertir (et cela s'est encore accentué pendant la guerre, pas difficile de comprendre pourquoi), il avait ainsi favorisé la production de films musicaux tels que celui-ci, avec pour principal objectif (avant la guerre du moins...) de rivaliser avec Hollywood (ou l'émuler au moins) en mettant en valeur ses stars, ici il s'agit du fringant acteur-chanteur Johannes Heesters (qui n'est pas retourné dans ses Pays-Bas natals, sa carrière en Allemagne a cependant battu un record de longévité, et il a finalement cassé sa pipe en décembre dernier à 108 ans) et de Marika Rökk surtout : un bien beau minois, de belles jambes, une belle voix, du caractère et (selon moi) pas grand-chose à envier à Ginger Rogers, à part pour les claquettes.
Un scénario classique d'ascension vers la gloire, des quiproquos, des mélodies et chansons aussi légers que des bulles de champagne, quelques moments cocasses (le compositeur qui s'enivre), un zeste de pure romance à l'ancienne et un morceau de bravoure final plutôt kitsch et aux chorégraphies de groupe pas toujours très réussies mais où Marika Rökk donna la pleine mesure de son talent.