Halloween (2018) est une suite directe du tout premier Halloween, La nuit des masques (1978). 40 ans plus tard, quasiment jour pour jours et dont l'histoire suit la même temporalité.
Halloween, La nuit des masques, à l'origine du genre du Slasher, deviendra la pierre fondatrice d'une sacrée franchise d'une douzaine de films qui suivront chacun leur propre chronologie, leur propre histoire, avec leurs propres acteurs pour les mêmes personnages et réalisateurs. Difficile de s'y retrouver.
Ici fi de tout ça donc. Première bonne nouvelle. Second bonne nouvelle, Halloween (2018) bénéficie du double retour de Jamie Lee Curtis dans le rôle de Laurie Stode et de John Carpenter à la production et à la musique . Et quelle réussite.
On voit tout de suite la fidélité dans laquelle s'ancre cette suite avec le premier opus. Non dans sa première scène, qui est d'ailleurs magistrale, mais dans son générique.
De nombreux clins d’œil sont disséminés dans de nombreuses scènes et détails (les films qui passent à la télé, les draps blancs, la maquette, la fenêtre de la classe, etc).
Et si Halloween, La nuit des masques avait quelques défauts notoires, Halloween (2018) parvient à les corriger. Avec notamment sa musique, qui se contentait de répéter en boucle le thème principal sur toute la durée de La nuit des masques. Ici le thème est utilisée avec parcimonie et le plaisir n'en est que plus grand. Le reste de la bande son n'est pas en reste.
Autre grande qualité, les codes aujourd'hui dépassés de Halloween (1978) sont là parfaitement remis à jour. Que ce soit notamment dans la violence déjà et le rythme. On ne s'ennuie pas et les scènes de meurtres sont presque tangibles, palpables, notamment avec l'usage des plans séquences.
La photographie est réussie, tout comme l'était La nuit des masques, mais reste un bon cran en dessous que le superbe It Follows qui reste pour moi le maître étalon du genre.
Enfin, en faisant suivre l'histoire 40 ans après les événements du 31 octobre 1978 pour le spectateur, Halloween (2018) le fait aussi vivre à ses personnages : Laurie Strode, l'officier Hawkins et Michael Myers. Et l'on sent le traumatisme des personnages, notamment de Laurie Strode, sur ce qu'elle a pu vivre et fait vivre à sa famille ses 40 dernières années. Ainsi le film gagne un récit que n'avait pas l’œuvre originale.
Par son récit, sa photographie, son rythme, sa musique, sa violence, ses acteurs, Halloween (2018) est un très bon slasher moderne qui aurait pu (et dû selon moi) clôturer d'une excellente manière une franchise ou plutôt l'arc des personnages de Laurie Strode et Michael Myers mais fort du succès commercial, deux suites sont déjà prévus...