Remake de "Halloween", réalisé par Rob Zombie et sorti 2007, que j'avais détesté lors de mon premier visionnage, n'est finalement pas si nul que ça, même s'il ne reste vraiment pas terrible. J'ai en effet décidé de laisser une seconde chance à ce film, ce qui était très mal parti car je partais avec énormément d'appréhensions donc mais également car je n'apprécie vraiment pas le style du réalisateur. Et ici, on peut dire que, même si l’œuvre de Carpenter est respectée (du moins du la seconde partie mais on y reviendra), le style crasseux et trash de Zombie se fait bien ressentir ! En réalisant ce remake, Zombie divise son film en deux et en profite pour réaliser un préquel, ce qui était initialement prévu à la base sous le titre "Halloween : The Missing Years". Et c'est, de mon point de vue, une très mauvaise idée ! Le concept de Michael Myers réside en effet dans le fait que c'est un tueur très énigmatique dont on ne connait pas vraiment les motivations. Mais, plus important encore, c'est un tueur à peine humain, c'est réellement le mal incarné, une machine à tuer pratiquement immortelle. Et en tentant d'expliquer les origines du mal, et bien, on détruit une partie du mythe car on se retrouve alors devant un énième psychopathe du cinéma d'horreur. Surtout que là, les origines meurtrières sont très explicites et elles ne sont surtout pas originales pour un rond ! En effet, comme 90% des profils de tueurs en série, Michael a eu une enfance très difficile en vivant dans un contexte familial plus qu'instable avec, cerise sur le gâteau, une mère strip-teaseuse (difficile d'aller plus loin dans les clichés). Et par-dessus le marché, il se fait maltraiter à l'école et tue des chats et des rats pendant la récréation. Le profil psychologique est donc bien établi et ça détruit complètement le mythe Michael Myers qui devient simplement un ersatz de Norman Bates (ajoutons également qu'il est, comme ce dernier, très proche de sa mère). Néanmoins, je dois avouer que, si on prend le film en dehors de la franchise "Halloween", toute la première partie est plutôt réussie. Il est en effet intéressant de découvrir le côté sombre de ce petit garçon qui se matérialise au fil de conversations avec Loomis. Et puis, dans la seconde partie, nous avons enfin le "vrai" remake du premier "Halloween" mais qui jure, encore une fois, avec plusieurs aspects de ce dernier. J'avoue cependant avoir apprécié les scènes reprises presque plan par plan du premier car elles le modernisent ; ce qui a d'ailleurs été pointé du doigt dans de nombreuses critiques comme n'étant pas original. C'est certes peu original mais ces scènes ont plus ici valeur d'hommage, surtout lorsque l'on sait que le réalisateur est un vrai fan de l'original. Ici, il est directement induit que Laurie est la sœur de Michael, ce n'est plus juste une baby-sitter à qui Michael s'en prend de manière random (rappelons que le fait que Laurie soit la sœur de Michael n'avait été introduit que dans la suite de 1981). Mais là où le bât blesse, c'est lorsque l'on s'aperçoit
que Michael ne veut finalement pas retrouver Laurie pour la tuer mais simplement pour la retrouver ; il se met alors à genoux devant elle en brandissant en photo d'eux, gamins.
C'est cohérent avec le début du film mais, encore une fois, ce n'est absolument pas cohérent avec la saga ni avec le personnage que l'on connait depuis trente ans au moment de la sortie du film, ça en est même bien ridicule ! Et puis, le dernier acte du film s'éternise beaucoup trop, on finit par sombrer dans l'ennui. "Halloween" version Zombie n'est donc, malgré ses quelques qualités, qu'une tache de plus dans une saga qui ne veut définitivement pas raccrocher.