Le succès de Scream a permis au slasher de se refaire une place de choix auprès du public, c'est donc naturellement que Michael Myers renaît de ses cendres à l'aube des années 2000. Le premier Halloween fête ses 20 ans et un retour aux sources s'impose. Jamie Lee Curtis accepte de reprendre son rôle fétiche de Laurie Strode, ce qui est de bon augure pour cet opus.
Dans la scène d'introduction, on retrouve Marion Chambers, infirmière et ancienne collaboratrice du Docteur Loomis. En rentrant au sein de son domicile, elle se rend compte qu'un cambriolage vient d'avoir lieu. Après avoir découvert les cadavres de ses 2 jeunes voisins, elle se fait à son tour assassiner par Michael Myers. Cette ouverture met en place la trame du film, car le but de cette attaque, était de mettre la main sur le dossier de Laurie Strode qui est bien vivante...
Laurie Strode qui se fait désormais appelait Keri Tate est une mère de famille célibataire à la tête d'un pensionnat privé. Elle vit toujours dans le traumatisme passé et sa paranoïa et son stress post traumatique l'on fait plonger dans l'alcoolisme, au désespoir de son fils John, qui lui aimerait échapper à ce lourd passif familial qui empêche sa mère de le laisser vivre sa vie d'adolescent. Le traitement du personnage de Laurie est pertinent et crédible. Il était nécessaire de retrouver le perso mal en point psychologiquement après toutes ses années.
Le film met un certain moment à se mettre en place, la première partie est surtout centré sur les angoisse de Laurie en ce jour d'Halloween et sa relation conflictuelle avec son fils. Ce n'est pas des plus passionnant, mais ça a le mérite de s'attarder sur la psychologie des protagonistes. John Hartnett se débrouille bien en ado rebelle, et sa composition est du même acabit que son personnage de Zeke dans « The Faculty » dans la nonchalance et les mimiques.
C'est vraiment dans la dernière ½ heure que le rythme s'accélère. Laurie découvre que son fils n'est pas parti au camping avec les autres étudiants pour rester avec sa amis au sein du campus.
Ce dernier en compagnie de sa petite amie Molly se retrouve pourchasser par Michael Myers et se retrouve bloqué derrière les grilles du portail. Ce passage est selon moi le meilleur moment du film en terme de mise en scène. Jusqu'au bout on se demande si le jeune couple va s'en sortir et le stress montant crescendo est communicatif pour le spectateur. John et Molly sont sauvés de justesse par Laurie. Là encore un passage culte avec les retrouvailles glaçante entre la sœur et le frère à travers la porte. Les regards sont lourds de sens et Jamie Lee Curtis n'a rien perdu de son charisme. Ce tempérament va se ressentir dans l'acte final. Laurie armée d'une hache va se confronter une bonne fois pour toute à son frère dont l'aura la terrorise depuis tant d'années. Après un combat qui laisse le boogeyman pour mort, Laurie pour en avoir le cœur net s'embarque dans l'ambulance et après un accident et une ultime action de Michael Myers qui cherche de la compassion, Laurie le décapite sans hésitation.
Ce final puissant et sans doute le meilleur de la saga sera malheureusement gâché par l'opus suivant...
C'est le scénariste Kevin Williamson, à l'origine des deux premiers « Scream », qui supervise cet opus en tant que producteur exécutif. Cela se ressent dans l'ambiance du film qui lorgne du côté de « Scream ». Les musiques d'ambiances sont même réutilisées, et lors d'une courte scène on peut remarquer que Molly et Sarah regardent « Scream 2 » dans leur chambre d'étudiante. On est clairement dans un esprit slasher, en comparaison des opus 4 et 5 dont l'aspect thriller était privilégié. Ce parti pris n'est pas désagréable et ancré dans son époque. Paradoxalement, le film joue aussi sur la nostalgie des fans en faisant référence à un grand classique du genre. Au casting on y trouve Janet Leigh (la mère de Jamie Lee Curtis) célèbre pour son rôle de Marion Crane dans « Psychose ». Son personnage porte même le nom de Norma en hommage au film qui a contribué à sa notoriété.