Avec 𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛 4, la franchise tente de renouer avec ses origines après une parenthèse audacieuse dans le troisième opus. Cependant, ce retour aux sources s'apparente davantage à une réitération sans relief qu'à une véritable renaissance. Le film n'est pas foncièrement mauvais, mais il souffre d'une prévisibilité et d'un manque flagrant d'innovation qui l'empêchent de se démarquer. En choisissant de reproduire les événements du premier volet, transposés dix ans plus tard, les créateurs manquent l'opportunité de donner une nouvelle dimension à la saga. Là où le deuxième épisode n'hésitait pas à intensifier la violence et où le troisième osait une direction artistique radicalement différente, 𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛 4 se contente de rester en terrain connu, sans prise de risque ni originalité.
La mise en scène manque cruellement de souffle. Le réalisateur Dwight H. Little semble pressé d'enchaîner les séquences, sans jamais laisser l'angoisse s'installer véritablement. Ce rythme effréné, s'il apporte une certaine énergie, contredit la nature même de Michael Myers, ce tueur implacable qui avançait lentement, surgissant de l'ombre pour terrifier ses victimes. Ici, la tension viscérale du premier film s'évapore, les meurtres sont souvent dissimulés, et la caméra ne s'attarde jamais assez pour créer une montée en pression durable. Les jeux d'ombre et de lumière, si magistralement utilisés par John Carpenter, sont ici sous-exploités, privant le film de l'atmosphère oppressante qui faisait la force de la franchise.
Les personnages, quant à eux, peinent à susciter l'attachement. Ils incarnent des stéréotypes des années 80 sans réelle profondeur psychologique. Jamie Lloyd, la jeune nièce de Michael interprétée par Danielle Harris, apporte une innocence troublante, mais elle est entourée de figures unidimensionnelles qui servent davantage de prétextes narratifs que de véritables protagonistes. Cette superficialité empêche le spectateur de s'investir émotionnellement, réduisant l'impact des enjeux dramatiques.
La fin du film tente néanmoins de relever le niveau avec une passation symbolique intrigante. La scène où Jamie semble hériter de la folie meurtrière de son oncle, en écho à l'introduction du premier volet, apporte une touche d'originalité et ouvre des perspectives intéressantes pour la suite. Cependant, cet éclair de créativité ne suffit pas à compenser les faiblesses de l'ensemble. La production paraît limitée par un budget restreint, et la réalisation minimaliste renforce l'impression d'un film qui ne parvient pas à retrouver l'intensité et l'innovation des débuts. 𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛 4 se présente ainsi comme une tentative timide de ressusciter un mythe, sans réussir à lui insuffler une nouvelle âme.