Avec 𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛 𝐼𝐼𝐼, la franchise emprunte un virage inattendu qui déstabilise autant qu'il intrigue. En s'éloignant radicalement de la figure emblématique de Michael Myers et de ses meurtres méthodiques, ce troisième opus prend le risque audacieux de s'aventurer sur des terres inexplorées, mêlant science-fiction et sorcellerie industrielle. Cette tentative de renouvellement, bien que courageuse, est malheureusement plombée par plusieurs défauts qui entravent l'expérience cinématographique.
Le film souffre d'un rythme inégal qui empêche l'intrigue de véritablement décoller. Les performances des acteurs manquent de profondeur, peinant à insuffler de la vie à des personnages souvent stéréotypés. La mise en scène laisse parfois à désirer, avec des séquences où la spatialisation confuse brouille la compréhension de l'action. Les dialogues, trop souvent creux voire ridicules, nuisent à la crédibilité de l'ensemble et affaiblissent l'engagement du spectateur.
Cependant, il serait injuste de ne pas reconnaître un certain charme à cette audace narrative. En osant s'affranchir de l'ombre pesante de Michael Myers, le réalisateur Tommy Lee Wallace propose une vision inédite de l'univers 𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛, où l'horreur se teinte de conspiration et d'occultisme. Il y a une volonté palpable d'innover et de surprendre, d'insuffler une ambiance malsaine différente, avec des idées visuelles intrigantes. Le film tente de tisser une toile paranoïaque.
Les éléments de suspense qui faisaient la force des deux premiers volets sont ici sacrifiés au profit d'une intrigue complexe et parfois maladroite. Ce qui vient souvent alourdir une narration déjà fragile. Le film semble s'éparpiller, cherchant à justifier ses audaces sans parvenir à les intégrer harmonieusement.
En fin de compte, 𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛 𝐼𝐼𝐼 est un film imparfait, bourré de maladresses, mais dont l'audace mérite d'être saluée. Il tente de donner un nouveau souffle à la franchise, quitte à diviser les spectateurs. Ce pari osé et ses imperfections font de ce volet une œuvre singulière. Ce troisième opus, à défaut de convaincre pleinement, possède un certain charme que l'on appréciera, malgré tout, par cet effort de renouvellement et une certaine ambition esthétique et narrative. Il rappelle que le cinéma d'horreur peut aussi être un terrain d'expérimentation, même si le résultat n'est pas toujours à la hauteur des attentes.