HK est à H40 ce que Halloween II était à l’original, mais en moins bien alors qu’Halloween II n’était pas un chef-d’œuvre car plus rien n’avance. Le propos sur le mal est répétitif et incohérent à la fois, pour ne pas dire encombrant, alors que Laurie est accessoirisée et que le fan service est encombrant lui aussi, qui plus est en associant comme il le fait les flash-backs, les comblements et le raclage de fonds de tiroir.
Il reste donc les meurtres, qu’on enfile comme des perles bien juteuses, et aussi Michael, qui remet à leur place ces bons citoyens devenus vigilantes du dimanche. Mais c’est là qu’on passe du vaseux au fangeux, car d’une part la loi du talion semble ne gêner qu’aux entournures, et d’autre part le Tueur au Masque tue tout le monde de toute façon, en changeant ses raisons vu qu’il varie les plaisirs et qu’on découvre soudain qu’il cherche seulement à rentrer chez lui, ce qui suppose d’oublier sa relation avec Laurie à laquelle on en imagine une autre avec un flic.
Ce serait faire trop de cas à ce film, que de le considérer avec Libération comme un non-sens cinématographique augurant de la chute du cinéma populaire américain, mais pas assez, que de dire comme The Hollywood Reporter que « none of this is either frightening or fun, unless you get a kick out of watching Judy Greer wield a pitchfork. » Cette sorte d’évidence qui justifiait H40, ce résultat conjoint du respect et de l’actualisation, n’est plus ici qu’un souvenir renvoyant aux suites des années quatre-vingts, et peut-être aussi à la nature même du cinéma d’exploitation.
Pour public averti (et persuadé qu’un personnage apparaissant à l’écran le fait surtout pour mourir ensuite) : Halloween kills (2021) de David Gordon Green (qui est aussi censé réaliser la suite déjà prévue, ce qui ne rassure pas à double titre), avec Jamie Lee Curtis (qui a sûrement passé plus de temps à jouer la productrice exécutive qu’à jouer tout court) et Anthony Michael Hall (qui n’était déjà pas bon dans la série Dead zone infligée au film du même nom)
Avis publié pour la première fois sur AstéroFulgure