En voilà un film qui divise, beaucoup... Encore plus que dans le précédent même.
Personnellement, je n'avais franchement pas aimé la version de 2018, sur tout à cause du forcing sur les références au film de Carpenter qui en devenait très vite complètement ridicule (les scènes de Michael avec Laurie à la place.... et qui se forçait aussi à utiliser les codes du slasher classique sans vraiment les maitriser ou alors sans aucune envie réelle mais il faut bien suivre les cahiers des charges.
(Ma critique a retrouver ici : https://www.senscritique.com/film/Halloween/critique/177308715).
C'est peu dire que je suis allé a reculons pour cette suite, surtout que la bande-annonce ne m'a vraiment pas envoyée du rêve, mais c'est justement cette même bande-annonce qui m'a titillé un peu ma curiosité, les images qui présente un Myers très violent en mode carnage, ça c'est nouveau !
Et effectivement, c'est autre chose, autre chose des précédents Halloween de la saga, canoniques ou non et c'est aussi ce autre chose qui m'a fait apprécier le film.
Bien qu'il soit catalogué comme cela par la presse et par la plupart des spectateurs qui ont donné leurs avis sur le film, j'ai énormément de mal à dire que ce film est un "Slasher", dans le sens du terme oui il slash, il tranche ok, mais alors énormément de film qui n'est pas des slashers peut être catégorisé en tant que tel, non ici je parle du genre "Salsher" et de ses codes, je pinaille peut-être mais je trouve que dans ce volet s'est important, car c'est aussi une des choses qui m'ont fait apprécier le film, vu comme j'avais trouvé ces codes terriblement mal maitrisé dans le volet de 2018.
On est dans cette histoire surprenante, entre un film d'horreur qui tire vers le gore comme la saga Hatchet/Butcher, avec non plus un tueur en série mais un vrai Boogeyman comme rarement aussi fortement iconisé dans la série ; le film se mélange aussi avec du vigilante movie, avec comme pivot central de l'histoire les habitants qui feront la traque de Michael Myers, une idée qui vient tout droit du Halloween 4 de 1988 mais qui n'avait vraiment pas été exploitée.
Alors oui n'étant plus du tout un slasher, on y perd énormément en tension (peur ?), Myers se cache moins, il est plus frontal se sachant plus fort que tous et qu'il est quasi indestructible, le métrage aborde de fait une autre façon de voir un film qui s'inscrit dans une saga d'un autre genre.
Mais après plus de dix films (avec Michael Myers, donc je ne compte pas le 3), voir quelque chose de bien différent pour ce onzième volet, je suis plutôt content d'oser prendre une nouvelle direction, surtout qu'ici c'est pensé comme une trilogie avec une fin pour le prochain.
Vu que j'aime ces genres de films un peu simples mais réjouissant par leur côté gore et d'une brutalité fun, je n'ai pas boudé mon plaisir sur ce point et comme je m'attendais au départ à un énième repompage du classique de Carpenter avec beaucoup moins d'idées et de talent, la surprise ne fut que myers.
Par contre je dis simple, mais voilà tout de même un gros défaut du film, ici ce n'est pas Victor Crowley où Jason Vooreese que l'on suit, dans ces nouveaux Halloween les producteurs et scénaristes essayent de raconter quelques choses, avec un univers, des questions et des explications...
Et il faut dire qu'un des plus gros points faibles du film est ses dialogues aussi insipides que mal écrits, encore plus pour ce qui est des motivations de plusieurs personnages et de leurs présentations, de leurs vécus ; plusieurs personnages et acteurs du tout premier Halloween reprennent ici leurs personnages qui ont évolué avec les événements de 1978 et tout le côté dramatique qui entoure leurs caractérisations sonne souvent faux, ou trop forcés...
Cela entache pas mal le film, tout comme Laurie Stode ici relégué presque au rôle de silhouette.
Dans les autres bons points du film qui m'ont agréablement surpris, c'est la reconstitution des événements du tout premier Halloween, c'est réellement bien fait, on y croit et même quand Loomis apparaît, la magie opère totalement.
L'idée d'apporter du poids aux événements passés, à Myers et au policier dont on suit le parcours est vraiment intéressant, mais malheureusement je ne trouve pas ça très bien traité, si on avait juste l'intro, puis un gros morceau de flashback ça aurait pu très bien s'intégrer, mais le film morcelle cette partie souvenir et le parsème dans le montage, ce qui par moments détruit le rythme du film encore un défaut qui pourrait être mineur mais qui en fait gâche pas mal le visionnage du métrage dans sa globalité.
Pour finir, la mise en scène est bien plus inspirée et moins "m'a tu vu" que précédent, c'est plutôt bien filmé et mit en lumière, il y a des idées bien intéressantes, surtout la foule remontée qui veulent à tout prix en finir et que la rage communicative de la masse les emporte dans un chaos créé par la peur du mal et enfin Michael Myers qui a part dans les deux films de Rob Zombie, n'a jamais été aussi dangereux, aussi violent et badass qu'ici.
Et c'est comme ça qu'il faut prendre le film pour l'apprécier, comme un film avec un boogeyman qui va nous offrir un joli score du killcount habituel de ce genre de films.
Dommage qu'il se perde dans des explications à rallonge du scénario qui est assez mal écrite et que le film soit un deuxième volet d'une trilogie affectant la dernière partie très peu plausible et convaincante, rendant le film au final : sympa sans plus.