Deux ans après le calamiteux revival orchestré par David Gordon Green, souhaitant se la jouer fidèle au possible à l’œuvre originale tout en surfant naturellement sur la mode du "C'est la vraie suite, les autres ça compte pas", revoici la même équipe que Halloween pour une séquelle de qualité disons égale si ce n'est pire.
Continuant de saccager une franchise déjà assez malmenée par une horde d'incompétents autrefois menée par ce cher Moustapha Akkad, ne comprenant finalement pas grand chose à ce qu'il entreprend, Green défonce lui aussi la mythologie instaurée par Carpenter pour servir aux masses un bousin de plus. Certes nanti de bonnes idées, quelles soient visuelles ou scénaristiques, Halloween Kills n'exploite jamais son potentiel, ses audaces, son sujet et fonce tête baissée dans une pantalonnade aussi mercantile qu'écrite à la truelle.
Se focalisant sur de trop nombreux personnages sans en exploiter aucun, délaissant l'ambiance nécessaire pour instaurer une flippe de tous les diables au profit de gags balourds, le réalisateur de Stronger livre un long-métrage inconsistant, parfois ringard, souvent stupide, bien qu'il soit étonnamment généreux dans ses passages les plus gores, contrebalançant avec des hors-champs frustrants et des ruptures de ton d'un autre siècle.
Comme s'il avait été maintes fois reshooté car constamment amorphe, Halloween Kills ressemble à s'y méprendre à une collection de scénettes collées les une aux autres sans aucun souci de cohérence, amenant le spectateur à contempler un amas de n'importe quoi sans prendre le temps de raconter une histoire limpide voire intéressante, traitant cette pauvre Laurie Strode comme une Sarah Connor de Lidl déglinguée qui se pique le cul avec une seringue pour bien montrer, qu'elle comme nous, en a ras.