Le tanin des plans
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Le cinéaste raconte l’oppression et la résistance sous un régime dictatorial (faisant bien évidemment écho à toutes les dictatures, passées, présentes et à venir) avec des moyens qui se rapprochent de ceux du documentaire. Il ne cherche pas à dramatiser sa narration. De fait, malgré sa durée hors norme, « Halte » n’a rien de colossal ou de prétentieux. Il s’agit d’un film modeste, tant dans ses moyens que dans sa narration. Il est admirable qu’avec si peu, Lav Diaz puisse en raconter autant : pour décrire ce futur, il lui suffit de tourner de nuit et de faire voler quelques drones. Ce plaisir de fabrication du film est ressenti par le spectateur.
Mais « Halte » permet aussi de se rendre compte que les souvenirs laissés par un film ne sont pas forcément proportionnels à leur durée – la faute aux inévitables moments de somnolence... Le film est en fait assez difficile à suivre, à cause de ses multiples personnages et de sa narration très brute qui ne fait rien pour aider son spectateur dans sa compréhension de l'histoire. Evidemment, le film ne fait rien non plus pour le réveiller, car il n’y a pas de suspense, pas de moments de tensions, de climax : « Halte » n'a rien d'haletant. De fait, on se demande quand même à l’arrivée du générique de fin pourquoi est-ce que ce film devait durer aussi longtemps…
Créée
le 3 août 2019
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