Pour toi, mon père

J'ai un peu de mal avec les adaptations de Shakespeare. J'apprécie davantage son texte lorsque je peux le lire à mon rythme que lorsque sa rythmique m'est imposé par un jeu/une direction d'acteur.

Le scénario paraît aussi plus creux que la pièce lue, car de cette manière, on voit tout ce qui n'est pas dit, ce qui laisse donc très peu de place à l'imagination. Le récit paraît donc un peu faible et vide, certaines avancées (déductions et autres décisions de personnages) trop faciles. L'histoire devient plus intéressante sur la fin, avec le duel : parce qu'il y a de l'action mais aussi parce qu'il y a un travail du mouvement intéressant, une chorégraphie, une exploitation du médium.

La mise en scène n'est jamais inintéressante, on a des jolis plans, des jolis lieux... mais on sent bien que le réalisateur ne doit pas trop perdre de temps vu la quantité de dialogues, du coup, rien n'est vraiment installé et le film repose davantage sur les dialogues que sur un véritable travail scénique. Les acteurs se donnent à fond. Parfois trop même : tantôt leur jeu sonne juste, tantôt ils semblent cabotiner. C'est valable pour Mel, c'est valable pour tous. En ce qui concerne Mel, je fus surpris lorsque j'appris qu'il avait joué Hamlet, puis je me suis ravisé : après tout, il a toujours joué des personnages un peu au bord de la folie, alors pourquoi pas Hamlet ? Il y avait toujours le risque que ça soit un peu gros, Mel étant plutôt calé pour les grosses prod, avec un jeu très éloquent, mais ça suffisait à rassurer. Et en effet, il joue bien. Mais comme prévu, parfois il semble en faire trop, surtout avec ses yeux (déjà que le chef op' les met en valeur comme pas possible, alors si en plus il joue avec...).

Bref, "Hamlet" est au final un peu chiant à regarder.